FOCUS - En France, entre 6.000 et 10.000 personnes sont atteintes de la maladie de Huntington. Héréditaire, incurable, cette maladie neuro-dégénérative reste encore un mystère pour les chercheurs. A Grenoble, le neurobiologiste Frédéric Saudou étudie les mécanismes de cette maladie pour mieux la soigner. Après avoir reçu le prestigieux prix Lounsbery de l’Académie française et américaine, il se verra décerner, le 7 avril 2015, le prix de la fondation Bettencourt.
Mieux comprendre les mécanismes moléculaires et cellulaires de la maladie de Huntington pour mieux la soigner. Depuis une quinzaine d’années, c’est ce à quoi s’emploie le neurobiologiste Frédéric Saudou. Le professeur, directeur de Grenoble institut de neurosciences (GIN) depuis 2013, a quelques raisons de persister dans la voie qu’il a empruntée : en 2014, il a été primé deux fois.
Deux récompenses, le prix Lounsbery de l’Académie française et américaine et le prix Coups d’élan pour la recherche française de la fondation Bettencourt, viennent ainsi couronner les travaux de son équipe.
Ce deuxième prix lui sera remis le 7 avril 2015, à l’Institut de France. Une reconnaissance avec, à la clé, 250.000 euros qui vont notamment permettre de financer un microscope à super-résolution pour continuer d’explorer les méandres du cerveau humain. Et de plonger au cœur des neurones, ces cellules nerveuses un peu particulières, pas bien grosses (de l’ordre de 5 à 120 µm) mais longues, très longues, faisant jusqu’à un mètre.
La maladie de Huntington ? Une affection génétique et héréditaire conduisant à la destruction des neurones de certaines régions cérébrales. Une maladie neuro-dégénérative en somme, comme Parkinson ou Alzheimer. On la reconnaît par les mouvements désordonnés qu’elle génère, la fameuse Chorée de Huntington.
Une personne sur 10.000 touchée par la maladie
Mais la maladie, qui frappe en France entre 6.000 et 10.000 personnes (20.000 en considérant l’entourage familial potentiellement touché), soit une fréquence de 10 à 15 pour 100.000 personnes, ne se traduit pas seulement par des troubles locomoteurs. Les troubles psychiques, tels l’anxiété ou la dépression, en sont les premiers signes. Troubles cognitifs aussi, avec perte de mémoire ou de l’apprentissage. L’issue est inexorablement la même : fatale.
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