FOCUS – Nombreuses projections, parcours cinématographique, concours de scénarios… La Cinémathèque de Grenoble est repartie sur les chapeaux de roues depuis sa réouverture, en septembre dernier, après plusieurs mois de rénovation. Le point sur les multiples projets en cours dans l’établissement flambant neuf, dédié à la conservation et à la diffusion du patrimoine cinématographique.
Construire des films courts qui seront ensuite projetés sur les façades de la ville. Voilà ce à quoi s’attèlent depuis deux semaines les participants des ateliers du Parcours cinéma. Qu’ils soient cinéphiles accomplis ou simples habitants curieux.
Initié par la cinémathèque, en partenariat avec l’association le Prunier Sauvage et Le Méliès, ce parcours intitulé « Le voyage dans la ville » invite à une « balade participative dans Grenoble », comme l’explique Guillaume Poulet, le directeur de la cinémathèque. Un tout nouveau projet pour la Cinémathèque de Grenoble, qui a rouvert ses portes en septembre dernier.
Un projet participatif et nomade
Au programme de cette expérience participative et nomade, menée jusqu’en juin prochain : des ateliers itinérants permettant d’en apprendre davantage sur l’histoire du cinéma, le travail des frères Lumières, celui de Georges Méliès sur le trucage… Mais aussi sur les techniques de montage et le mapping vidéo, technologie multimédia permettant notamment de projeter des vidéos sur des monuments.
Au fil des ateliers, les participants construisent ainsi des films courts qui seront « projetés sur les façades des bâtiments à Grenoble » précise Guillaume Poulet. « Une première restitution aura lieu fin mai, début juin, dans le cadre de la manifestation Mistral Courant d’Airs, organisée par le Prunier Sauvage » explique-t-il. Avant d’ajouter : « Nous réfléchissons aussi à les projeter au moment du Festival du film court en plein air, place Saint-André ».
15 000 films, 2 000 ouvrages et 24 000 affiches
Autre grande nouveauté de ces derniers mois : l’ouverture au public, en janvier dernier, du centre de documentation. « Nous avons rapatrié l’ensemble des collections, ouvrages et archives » explique Guillaume Poulet. Et ce n’était pas une mince affaire ! Le public peut désormais consulter, dans les locaux de la cinémathèque, pas moins de 2 000 ouvrages sur le cinéma, 15 000 films, 200 périodiques, 24 000 affiches et plus de 40 000 dossiers sur les films et réalisateurs. Et ce trois demi-journées par semaine.
Ce nouveau lieu propose aussi une mini-salle de projection et des postes de visionnage, où cinéphiles, étudiants et chercheurs peuvent consulter les fonds de l’Institut national de l’audiovisuel (Ina) et du Centre national de la cinématographie (CNC). Sans compter une riche programmation.
Un 38e Festival du film court dans les tuyaux
Last but not least, le Festival du film court en plein air de Grenoble revient cette année pour sa 38e édition, du 7 au 12 juillet 2015.
« Nous commençons à peine les visionnages » reconnaît Guillaume Poulet, mais on sait d’ores et déjà que le festival comportera « des projections en plein air, des temps de rencontres et une sélection qui s’appuiera sur la production de l’année écoulée ».
Les inscriptions pour concourir sont ouvertes jusqu’au 17 avril et la sélection sera annoncée à partir du 1er juin.
Pour ce 38e festival, l’équipe de la cinémathèque relance aussi le concours de scénarios 5 fois 2, en partenariat avec le Groupe de recherches et d’essais cinématographiques et France 2.
Les projets présentés devront, cette année, s’articuler autour de cinq séquences de deux minutes, toutes réalisées dans un même lieu. Restez vigilant(e) si vous êtes intéressé(e) car l’appel à candidatures ne saurait tarder !
En attendant, l’équipe de la cinémathèque donne rendez-vous aux cinéphiles dans ses locaux flambant neuf pour découvrir ou redécouvrir le cinéma sous toutes ses coutures.
Maïlys Medjadj
Un rendez-vous à ne pas manquer !
La cinémathèque propose des apéros-projections, tous les jeudis de 18 heures à 20 heures, dans ses locaux. Intitulés les « Petites formes », ces rendez-vous cinématographiques, qui font écho à la programmation, sont l’occasion de découvrir des films courts et d’échanger avec réalisateurs, cinéastes et passionnés en tout genre, autour d’un verre.
Le prochain rendez-vous des « Petites formes » aura lieu le jeudi 26 février, avec la diffusion de quelques courts-métrages de Georges Méliès, l’un des premiers créateurs de trucages du cinéma.
A noter : la cinémathèque est désormais ouverte au public les jeudis, vendredis et samedis de 14 à 18 heures.
Le budget : « un jeu d’équilibriste »
Institution reconnue par ses bailleurs publics et soutenue par le Centre national du cinéma et de l’image animée, la Cinémathèque dispose d’un budget annuel de 280 000 euros. « Il est difficile de le faire augmenter. Dans le meilleur des cas, nous le maintenons à l’équilibre. C’est un vrai jeu d’équilibriste » explique Guillaume Poulet. Selon le directeur des lieux, la Ville de Grenoble devrait a priori maintenir sa subvention en 2015, même si rien n’a pour le moment été acté.