ENTRETIEN – Olivier Ménard a lancé, ce mardi 20 janvier 2015, sur la plateforme de crowdfunding américaine Kickstarter, The Airboard, une petite carte qui va permettre à chacun de créer simplement ses propres prototypes d’objets connectés. Ni plus ni moins que l’avenir du web selon ce chercheur grenoblois…
Ingénieur en électronique pendant une quinzaine d’années, Olivier Ménard a ensuite bifurqué vers la gestion de projets innovants au sein du CEA. En 2012, il a pris la suite d’un projet de domotique non abouti pour le faire évoluer en The Airboard.
Après trois ans de développement en dehors de son temps de travail, il vient de mettre au point la première version de ce petit ordinateur de bord, caractérisé par sa petite taille, son autonomie et sa rapidité de prototypage. Avec, pour cible, les développeurs et passionnés d’objets connectés.
Vous venez de lancer une campagne de crowdfunding. Quel est votre objectif ?
L’objectif est de récolter des fonds pour pouvoir industrialiser cette carte électronique afin de baisser les coûts. Aujourd’hui, le prototype coûte 200 euros. Nous souhaitons le descendre à 20 euros pour le commercialiser à 50 euros, tout compris. Pour cela, il faut au moins 1 000 pré-commandes, via Kickstarter.
Votre objectif de 10 000 dollars a été atteint en 24 heures. Quelles sont vos réelles ambitions ?
Nous n’avons pas fixé de montant mais ce qui est intéressant c’est l’attractivité, la reconnaissance de The Airboard que nous cherchons. Nous nous intéressons plus aux baskers (nombre de personnes ayant participé à la collecte, ndlr.) qu’au montant final. Cela nous permettra également, dans un second temps, de faire une levée de fonds.
Comment vous est venue l’idée de développer ce petit ordinateur de bord ?
Je me suis rendu compte que beaucoup de personnes avaient des idées, étaient créatives. A un moment, il faut que cela se concrétise. Trop souvent, nous nous arrêtons aux idées. D’où l’objectif de The Airboard qui va permettre de prototyper très rapidement l’archétype tangible pour pouvoir interagir ensuite.
L’internet des objets, dont on parle beaucoup depuis deux ans, poursuivra-t-il la révolution numérique ?
C’est certain. Mais je me situe dans la génération suivante, avec une contrainte d’autonomie de six mois en fonctionnement, et trois ans en veille. Aujourd’hui, les objets sont branchés sur secteur. L’internet des objets est le Web 3.0. Le web 4.0 est l’internet des objets miniaturisés, embarqués.
Que faites-vous pendant votre campagne de crowdfunding qui dure un mois ?
Nous étudions ce qui se passe, répondons aux retours que nous pouvons avoir. Il y a un rôle de préparation de contenu et un rôle de relance de la communauté via les réseaux sociaux et les médias.
Quelles seront les prochaines phases de développement, une fois la campagne terminée ?
Nous allons travailler sur l’industrialisation pour une sortie en fin d’été. Mais nous pensons déjà à la deuxième version de notre objet en conservant la facilité d’utilisation et en travaillant sur la performance.
Propos recueillis par Nils Louna