REPORTAGE – Grenoble-Alpes Métropole a demandé à l’association Harris 73 de faire voler ses rapaces dans le parc Paul Mistral afin d’éloigner les corneilles environnantes, sources de dégradations dans le Stade des Alpes.
Perchée sur son gant en cuir, Maya observe la foule qui s’agglutine autour d’elle. Xéna, curieuse elle aussi, n’est pas très loin. Les deux buses au regard noir et profond jettent de rapides coups d’œil. Elles sont vives et n’hésitent pas à découvrir les environs en quelques battements d’ailes.
Les corneilles, source de dégradation
Que viennent faire ces rapaces au cœur de la ville ? Effrayer les corneilles. Les employés du Stade des Alpes se sont, en effet, aperçus dernièrement que les joints d’étanchéité de la verrière étaient parsemés de trous. L’origine de ces désordres, selon eux ? Les corneilles qui viendraient manger des insectes ou boire dans des petites poches d’eau. Leur bec percerait ces bandes imperméables, entraînant ainsi des fuites au niveau des tribunes et donc sur les spectateurs.
Trois buses de Harris dans le parc
Pour remédier à ce problème, Grenoble-Alpes Métropole a demandé à Tahar Méguirèche et à son association Harris 73 de faire voler, bénévolement, trois buses de Harris dans le parc Paul Mistral. Les corvidés et les rapaces ne s’appréciant guère, l’objectif est que les buses fassent fuir les corneilles par leur simple présence. Bref, chasser les sources de dégradations que sont les corneilles, sans leur faire de mal.
Tahar Méguirèche, passionné depuis huit ans par la fauconnerie, a accepté cette demande dans le seul but d’entraîner ses rapaces dans un nouvel environnement. « Ce geste de ma part est motivé par l’amour que je porte à mes oiseaux. En aucun cas, il n’y a une rémunération dans ma démarche. Je reste bénévole », souligne-t-il.
Expérimentation jusqu’en février, puis en août
Pour obtenir des résultats positifs, cette expérience-test se déroulera ponctuellement, à raison de deux à trois fois par semaine jusqu’au mois de février, puis reprendra au mois d’août. Cette pause s’explique par la mue des oiseaux, période durant laquelle la gent ailée renouvelle son plumage.
Hervé Coffre, chargé d’études faune à la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), en Isère, explique l’initiative adoptée :
La prochaine fois que vous vous promènerez dans le parc Paul Mistral, levez les yeux. Vous apercevrez peut-être les deux femelles Xéna et Maya, ainsi qu’un tiercelet, leur congénère mâle, plus petit d’un tiers !
Arnaud Chastagner