REPORTAGE VIDÉO – La deuxième édition du festival des cultures urbaines Vous êtes bien urbain bat son plein à Grenoble. Jusqu’au dimanche 26 octobre, toutes les disciplines de l’art urbain investissent lieux publics et salles de concerts. La culture hip-hop dans tous ses états ou comment partager la ville avec urbanité.
Un festival dont le nom est une affirmation ne peut qu’intriguer. Pourtant, à travers cette assertion, les associations Contratak Prod et Retour de Scène, organisatrices de l’événement, posent malicieusement une question : savons-nous vivre la ville ensemble et conjuguer toutes ses cultures ?
Le festival tente de donner une première réponse pour faire connaître et reconnaître de manière festive toutes les composantes d’une culture urbaine souvent méconnue et donc mal comprise.
Réalisation JK Production
Jusqu’au 26 octobre, danseurs, graffeurs et rappeurs se produisent ainsi au cours de concerts en salles mais aussi d’événements gratuits dans la ville. L’occasion de démontrer la diversité de la culture hip-hop, son dynamisme, sa générosité, et d’affirmer sa présence dans le mouvement de la création contemporaine.
Une « battle » bien pacifique
Les festivités ont démarré le samedi 18 octobre par une battle de graffitis sur l’esplanade du musée. Le principe : plusieurs équipes, deux thèmes, un nombre limité de bombes de peintures et des couleurs imposées. Pendant quatre heures, les graffeurs se sont ainsi mesurés, au cours d’une bataille somme toute bien pacifique.
Une première joute était consacrée aux lettreurs en équipe de deux, tandis que la seconde était consacrée aux personnages, ces deux formes étant les plus représentées dans le milieu du graffiti.
Des figures athlétiques et acrobatiques
Le lendemain, c’est à La Bifurk que cela se passait pour une battle de break danse à deux contre deux et un contest. Entendez compétition régionale de skate. Les équipes composées de danseurs parfois très jeunes ont rivalisé d’inventivité, réalisant des figures souvent très athlétiques et acrobatiques caractéristiques de cette discipline. Le tout, bien sûr, en gardant le rythme concocté par les DJ.
Le public, composé de connaisseurs, d’amis ou tout simplement de badauds ne s’y est pas trompé, saluant par des applaudissements nourris les performances des breakers. Une ambiance chaleureuse a régné toute l’après-midi, bien loin de celle des joutes au cours desquelles s’affrontaient les bandes des quartiers difficiles du Bronx.
Se réapproprier l’espace public
Ce dernier mardi 21 octobre, le festival a réinvesti la rue pour un apéro-collage place Sainte Claire, devant le bar A l’ouest. Le concept ? Se rapproprier l’espace public en exposant des collages sur les murs avoisinants, ce qui a débouché au fil des heures une œuvre née de l’énergie collective.
En parallèle, se déroulait une jam session improvisée entre danseurs hip-hop et musiciens. Et aussi, adossées à cet apéro-collage, deux expositions urbaines : un retour en image sur l’édition 2013 du festival par la photographe Nathalie Granger-Pacaud et, sur les murs de la halle, une fresque de plus de six mètres créée par le jeune artiste grenoblois Patrick Garbit.
Le festival se termine dimanche prochain. Serez-vous, à votre tour, bien urbains ?
Joël Kermabon
La suite du programme sur le site web de Vous êtes bien Urbain