Les oiseaux migrent ? Il en est de même pour les ornithologues qui, depuis une vingtaine d’années, rejoignent les cols du département pour observer, compter et recompter passereaux et rapaces. Mais aussi pour le grand public qui, depuis dix-neuf ans, est convié dans le cadre des journées Tête en l’air en septembre et octobre, à se pencher sur les volatiles, et plus largement son environnement.
Le changement climatique ? Les oiseaux migrateurs l’ont anticipé. Depuis vingt ans que la Ligue de protection des oiseaux (LPO) scrute les mouvements migratoires, les observations ne laissent plus de place au doute : « les dates de migration automnale sont décalées. Elles interviennent un peu plus tard », résume Aude Clément, éducatrice environnement à la LPO Isère. Cet automne encore, les petits passereaux comme les verdiers d’Europe, les chardonnerets élégants, les mésanges bleues ou les hirondelles iront passer l’hiver au chaud, plus au sud, en France, en Espagne, voire jusqu’en Afrique. Et donc, tous les week-end de septembre et octobre, les ornithologues migrent aussi en direction des trois cols du département, zones de passage des migrateurs.Observer, compter… et protéger ?
Au col des Ayes en Chartreuse, au col de la Bataille dans le Vercors et au col du Fau au sud de Grenoble, passereaux mais aussi grands rapaces comme le milan royal, le faucon pèlerin, la buse variable ou la bondrée apivore, sont au centre de toutes les attentions et font l’objet de comptages. Dans le cadre de leur suivi, les oiseaux sont bagués, en France et partout dans le monde. Les observations viennent alors enrichir la fabuleuse banque de données du Muséum d’histoire naturelle de Paris. Depuis dix-neuf ans, les ornithologues ne sont plus tout à fait seuls aux avants-postes. Les journées Tête en l’air, organisées par l’Union régionale des centres permanents d’initiatives pour l’environnement (URCPIE) de Rhône-Alpes et par la LPO Rhône-Alpes, ouvrent les observations migratoires au grand public et se proposent de diffuser les connaissances en la matière. D’alerter aussi. Parce que le changement climatique n’est finalement pas ce qui menace le plus les hirondelles. Les pesticides continuent d’empoisonner leur garde-manger et l’urbanisation d’assécher leurs dortoirs que sont les zones humides. En quelques années, 40 % des effectifs d’hirondelle de fenêtre et 12 % des populations d’hirondelle rustique ont disparu du ciel français. Patricia CerinsekLES JOURNÉES TÊTE EN L’AIR : Vendredi 3 octobre, 18 h 30 : conférence-bilan des dix ans d’études sur les hirondelles de l’agglomération grenobloise. Salle Robert Beck à la MNEI. Samedi 4 et dimanche 5 octobre, dès 9 heures : journées d’observation de la migration des oiseaux, au col du Fau (Monestier-de-Clermont), en présence de deux ornithologues. Annulation en cas de pluie. Tous les week-end de septembre et octobre : observation de la migration post nuptiale au col du Fau. Sur inscription. Informations et réservations auprès de la LPO Isère au 04 76 51 78 03 ou par mail.