FOCUS – Après Aïda en 2012 et Nabucco l’an dernier, la Fabrique Opéra de Grenoble prépare son nouveau spectacle : les Contes d’Hoffmann de Jacques Offenbach. Le concept est toujours le même : rassembler amateurs, professionnels et scolaires autour d’un opéra coopératif. Nous avons assisté à l’une des répétitions générales qui ont débuté en vue des représentations du 28 mars au 1er avril au Summum. L’occasion de revenir avec Patrick Souillot, le directeur artistique et chef d’orchestre, sur le financement de ce projet.

Première répétition pour a fabrique opéra. © Maïlys Medjadj
Samedi, 14 heures. C’est dans un entrepôt situé à Moirans que les 93 choristes, les solistes et les musiciens de la Fabrique Opéra de Grenoble ont rendez-vous pour la première répétition générale des Contes d’Hoffmann. Chacun s’installe dans le brouhaha et l’excitation générale. On sent que l’effervescence est là.
Pendant que les chanteurs échauffent leurs voix, les musiciens installent pupitres et instruments, sous l’œil bienveillant et aiguisé de Patrick Souillot. L’occasion pour nous de discuter un moment avec le chef d’orchestre qui avoue volontiers qu’un tel projet coûte environ 500 000 euros pour la production.
« L’un des plus gros budgets, c’est la location du Summum avec l’installation technique, sonorisation et lumière » explique-t-il. « Le deuxième poste, c’est bien évidemment l’artistique. Autrement dit, les salaires des chanteurs, l’encadrement musical tout au long de l’année, la mise en scène, la direction d’orchestre et la scénographie. »

© Maïlys Medjadj
Des subventions publiques au mécénat privé
Côté financement, Patrick Souillot rappelle que l’un des « piliers de la Fabrique Opéra est de s’asseoir sur des recettes propres : 65% de billetterie contre 35% de mécénat et de subventions publiques ». Un mécénat, qui provient aussi bien des entreprises locales que de grosses fondations comme France Télévision, Transdev, la SNCF ou encore les établissements A.Raymond à Grenoble.
De plus petites entreprises locales participent aussi à cette aventure. « Notre coopération avec elles ne se limite d’ailleurs pas à un partenariat financier. Nous échangeons aussi de la visibilité et recevons du matériel pour élaborer les costumes et décors par exemple » ajoute-t-il.

© Maïlys Medjadj
La Fabrique Opéra de Grenoble, lancée en 2007, fonctionne ainsi avec 10 à 15 % de subventions publiques. De l’argent qui provient de la région Rhône-Alpes, du Conseil général, de la Métro et désormais de la ville de Grenoble.
La mairie participe, en effet, depuis l’année dernière au projet. « Nous avions, jusque-là, un problème avec la ville et il semble qu’à l’occasion de l’année électorale et avec un changement d’équipe, les choses aient bougé en notre faveur. Nous avons reçu une petite subvention pour l’année 2013 et avons enfin normalisé nos relations ».
« Nous ne sommes pas à la solde du Qatar »
Quant au prix de la solidarité reçu de la part du Qatar en octobre dernier et qui a fait polémique, Patrick Souillot tient à mettre les choses au clair. « Nous ne sommes pas à la solde du Qatar. Nous avons reçu un prix en nature d’une valeur de 4 000 euros. C’est en fait une facture d’un fournisseur de tissus pour la création de costumes qui a été réglée » précise-t-il.

Première répétition générale pour la Fabrique Opéra de Grenoble © Maïlys Medjadj
Monté par EADS et l’ambassade du Qatar en France, ce prix de la solidarité a bénéficié en 2013 d’une dotation financée à hauteur de 100 000 euros par chacune des deux structures. Vingt-cinq projets dont la Fabrique Opéra de Grenoble ont ainsi été récompensés pour leur action.
En attendant le lever de rideau le 28 mars au Summum, les répétitions vont se multiplier à un rythme soutenu. Avec un seul objectif pour tous les participants : être fin prêts pour la première des Contes d’Hoffmann.
Maïlys Medjadj