FOCUS – Tout au long de l’année, pas moins de soixante bénévoles se relaient pour que l’association Soleil rouge puisse animer les services pédiatriques du CHU de Grenoble. Leur mission, fondamentale, se joue loin des couloirs de l’hôpital : faire connaître Soleil rouge et récolter des fonds pour pérenniser l’intervention des clowns auprès des enfants. En recherche permanente de bonnes volontés, l’association organise une rencontre ce samedi 15 février.
« C’est vraiment grâce aux bénévoles que Soleil rouge existe et se développe » explique Véronique Tuaillon, alias Rosalie, clown depuis sept ans pour l’association. « Ils nous libèrent du temps et nous aident réellement dans notre travail. Au début, c’était les clowns qui s’occupaient de tout ça. » Ces derniers, au nombre de douze, sont des professionnels au statut d’intermittents du spectacle. « Mais eux aussi font souvent du bénévolat » précise Annie Tissier, responsable évènements et bénévoles au sein de l’association. « Le rôle des bénévoles est d’être présents sur les évènements organisés pour financer les clowns. Ils ne sont pas en lien avec les malades. Chacun donne le temps qu’il peut. Mon souhait est qu’ils soient aussi force de proposition en amenant leurs propres idées. » Les tâches sont variées. Lors des évènements, concerts ou spectacles, ce régiment de petites mains au grand cœur se charge de l’installation et de la désinstallation des stands, de la vente de nez rouges, de boissons ou de crêpes ou encore du dépôt des boîtes à dons dans les commerces. « Être bénévole, c’est avant tout se faire plaisir, comme nous le rappelle souvent Sandrine Girard, notre présidente » insiste Annie Tissier. Les bénévoles peuvent d’ailleurs assister à la répétition collective mensuelle des clowns. Un temps souvent nécessaire, au delà du plaisir de l’échange. « Les gens ont parfois du mal à comprendre que les clowns sont des professionnels formés et qu’ils ne sont pas juste là pour gonfler des ballons » souligne Caroline Roger, 31 ans, bénévole depuis une année. Ceux qui le souhaitent peuvent également venir les voir à l’hôpital, une fois par an.“Une satisfaction personnelle”
L’engagement pour Caroline a été une évidence. « J’étais auxiliaire de puériculture en service réanimation du CHU de Grenoble. J’ai donc vu les clowns travailler de l’intérieur et je me suis aperçue que c’était essentiel. Comme ils ne vivent que des dons et des évènements, je me suis dit qu’il fallait aller chercher les fonds pour que ça continue ! Je me sens utile pour une cause qui me tient à cœur. C’est une satisfaction personnelle. » Depuis sa mise en place, l’association n’a cessé de se développer. En octobre 2013, elle est ainsi passée de deux à quatre journées d’intervention par semaine. Et comme la maladie ne prend pas de vacances, la brigade de clowns sérieusement déjantés s’organise pour être sur le front toute l’année.Le 15 février, venez les rencontrer !
Un temps d’information et d’intégration pour les nouveaux bénévoles se déroulera ce samedi de 10h à 14h dans la salle 300 de la maison des association, 6 rue Berthe de Boissieux à Grenoble. Et pour se plonger directement dans l’ambiance de Soleil rouge, chacun est invité à amener un petit casse-croûte à partager à l’issue de la rencontre.
« Les clowns font un boulot extraordinaire »
En 2000, Sylvie Daillot et Hélène Hirtz, créent Soleil rouge. Les deux clowns posent les fondations d’une association loi 1901 qui se donne pour mission de recruter, former et faire intervenir des clowns professionnels dans des structures de soins de Grenoble. Depuis, l’équipe n’a cessé de grandir et compte aujourd’hui douze clowns qui passent 90% de leur temps dans les services pédiatriques du CHU. Un travail en lien étroit avec les équipes soignantes en place. « Amener un peu de folie et d’imaginaire dans la chambre des enfants. » Tel est le pari de Véronique Tuaillon, enseignante au centre national des arts du cirque qui incarne depuis sept ans Rosalie, une grande clown acrobate toute de jaune vêtue. « Nous intervenons dans les services d’urgence réanimation, d’oncologie, de pédiatrie polyvalente, de rééducation, de chirurgie, de consultations externes et à l’hôpital de jour. » Toujours en binôme, les clowns rencontrent des enfants et leur famille dans des situations très diverses, allant de la simple blessure sans gravité aux pathologies les plus lourdes. Un contexte particulier qui nécessite un grand professionnalisme assuré par des formations régulières à l’hospitalier et au métier de clown dispensées par l’association. Auxquelles s’ajoute chaque mois un suivi psychologique de groupe. Étroite collaboration avec les soignants « Avant de jouer, on voit les équipes soignantes de chaque service » explique Véronique. « Lors de la relève, elles nous disent quels enfants sont là, dans quel état de forme ils sont et quelles précautions prendre du point de vue de l’hygiène. On travaille vraiment main dans la main. » Les clowns faisant partie intégrante du parcours de soin, il arrive souvent qu’ils soient sollicités à l’occasion de soins éprouvants pour l’enfant. Leur présence permet, par exemple, de mettre moins d’anesthésiants. « Les clowns commencent par mettre le souk dans le hall quand ils arrivent ! Donc ils décontractent les parents », assure Annie Tissier, membre du conseil d’administration de l’association. « Ensuite, ils vont dans les services et jouent avec les enfants bien sûr, mais aussi les parents et le personnel soignant. Ainsi, ils améliorent la relation qui tourne autour de l’enfant. Tous interagissent. Ils font un boulot extraordinaire » souligne-t-elle. Preuve de leur succès ? Les enfants ne veulent pas venir le mercredi à l’hôpital de jour car ils savent qu’il n’y aura pas les clowns ce jour-là !