DECRYPTAGE – Cette année encore, les tarifs des transports en commun de l’agglomération vont augmenter. Une nouvelle hausse que Matthieu Chamussy, conseiller municipal UMP à Grenoble, s’est empressé de dénoncer sur son blog.
« Absurde, injuste et incohérente ». Matthieu Chamussy n’a pas de mots assez durs contre l’augmentation tarifaire décidée par le syndicat mixte des transports en commun (SMTC) de l’agglomération grenobloise. « Rien ne justifie ces augmentations qui portent atteinte au pouvoir d’achat des ménages », juge-t-il.
Une augmentation pourtant assumée par Michel Issindou, président du SMTC, qui précise qu’en moyenne les tarifs ont augmenté de 4 % cette année. « Si la hausse est bien supérieure à l’inflation, elle reste en deçà des augmentations des années précédentes », tient-il à souligner. Et ce malgré le passage de la TVA de 7 à 10 % à compter de 2014.
Cette hausse globale se veut, par ailleurs, compensée par de nouvelles modalités. Ainsi, « l’abonnement café » qui proposait un tarif préférentiel pour les étudiants de 19 à 26 ans est-il désormais accessible à tous les jeunes de cette tranche d’âge. « Beaucoup de jeunes ne pouvaient auparavant accéder à cette tarification car ils n’étaient pas étudiants mais en apprentissage ou en CAP », explique Michel Issindou.
De plus, la tarification solidaire à été revue et les seuils du quotient familial relevés, souligne le président du SMTC. Les familles dont le quotient familial est inférieur ou égal à 400 euros pourront désormais bénéficier de 95 % de réduction, alors que le seuil était à 380 euros jusqu’à présent.
Augmentation… du nombre d’abonnements
De son côté, Matthieu Chamussy dénonce l’augmentation de 9 % du prix de l’abonnement « grenadine », réservé aux jeunes de 4 à 18 ans, ce qui pénalise selon lui les familles. Sa critique se fait plus forte encore au sujet de l’augmentation du prix des formules P+R qui offrent un titre de transport en plus d’une place de stationnement sur un parking-relais à l’extérieur du centre ville. Le conseiller municipal dénonce une hausse « totalement contradictoire avec la politique de réduction du trafic automobile en ville ». Ce sont en effet ces offres qui, selon lui, incitent le plus à délaisser sa voiture au profit des transports en commun.
Un raisonnement qui ne tient pas la route pour Michel Issindou. Et celui-ci de s’appuyer sur les résultats de la dernière « Enquête ménages déplacements » (EMD), dont les résultats ont été rendus publiques le 13 juin dernier.
Cette étude, menée par le SMTC de novembre 2009 à avril 2010, indique que le nombre de déplacements effectués en voiture a diminué de 18 % entre 2002 et 2010. Signe, selon lui, que les politiques visant à réduire l’usage de la voiture individuelle portent leurs fruits.
Autre indicateur jugé encourageant par le SMTC : un nombre d’abonnements en nette augmentation. « Avec 25 000 abonnements supplémentaires par rapport à l’année dernière, il est difficile de prétendre que nos tarifs sont trop élevés !» Pas certain que l’argument soit du goût de tous les usagers…
Valentin Dizier