FIL INFO – L’égalité dans l’emploi entre les femmes et les hommes a encore beaucoup de progrès à faire en Auvergne-Rhône-Alpes. C’est ce qui ressort de l’étude publiée par l’Insee Auvergne-Rhône-Alpes, à l’occasion de la Journée internationale des femmes, ce jeudi 8 mars.
Des femmes plus souvent déclassées et moins bien rémunérées que les hommes en Auvergne-Rhône-Alpes. C’est la conclusion que livre l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) Auvergne-Rhône-Alpes à travers une étude réalisée en vue de la Journée internationale des femmes, qui se tient ce jeudi 8 mars.
Premier constat : les femmes sont plus souvent inactives ou à temps partiel que les hommes. Ainsi, sur l’ensemble de la région, 43,3 % des femmes de 15 à 64 ans occupent un emploi à temps complet, soit beaucoup moins que les hommes (64,5 %). 28,1 % d’entre elles sont inactives, contre 21,5 % chez les hommes.
L’Insee constate encore que ce sont les situations professionnelles des femmes qui évoluent le plus souvent à l’arrivée d’enfants dans un ménage.
Pour exemple, 43 % des femmes en couple avec trois enfants (ou plus) dont un de moins de 3 ans sont inactives, contre… 4 % des hommes dans la même situation. Pour les personnes célibataires avec enfants, le taux d’inactivité est en revanche strictement le même : 48 % pour les hommes comme pour les femmes.
Des postes de dirigeants très majoritairement occupés par des hommes
Le niveau de diplôme influe sur le taux d’activité. Ainsi, la proportion de femmes travaillant à temps complet augmente avec le niveau du diplôme, d’une façon plus marquée que pour les hommes. Mais les femmes sont plus “déclassées”. Autrement dit : le niveau de qualification de leur poste est inférieur à celui de leur diplôme. C’est le cas pour 29 % d’entre elles, contre 23 % des hommes.
Et si les femmes de moins de 45 ans sont plus diplômées que les hommes, cette proportion ne se retrouve pas dans les postes occupés. Parmi les cadres, la région compte 60 % d’hommes et 40 % de femmes. L’inégalité est encore plus criante pour la population des cadres dirigeants, composée à… 82 % d’hommes.
« L’emploi féminin est […] fortement concentré dans un nombre réduit de professions, souvent peu rémunératrices », fait remarquer l’Insee. Quasiment absentes du BTP, minoritaires dans l’artisanat ou l’industrie, les femmes sont surtout visibles dans le secteur tertiaire. Et très représentées dans les services aux particuliers, avec une proportion de 69 % de professionnelles.
L’Isère parmi les mauvais élèves de l’inégalité salariale
Au cœur de toutes les tensions et de tous les débats, les inégalités salariales entre femmes et hommes sont toujours une réalité en Auvergne-Rhône-Alpes. Elles y sont même supérieures à la moyenne nationale, avec 19 % d’écart entre le revenu moyen des hommes et celui des femmes, contre 17 % sur l’ensemble de la France.
« Si un tiers de l’écart de salaires s’explique par une répartition hommes-femmes différente selon les secteurs d’activité, l’écart restant relève d’éléments difficilement mesurables, comme la moindre valorisation de l’expérience professionnelle des femmes », fait valoir l’Insee. Les écarts de salaire augmentent avec l’âge, et gagnent en importance dans les secteurs les plus “masculins” ou sur les postes les plus rémunérateurs.
Meilleur élève d’Auvergne-Rhône-Alpes : le Cantal, département de la région le plus égalitaire pour le taux d’emploi comme les écarts de salaires. De leur côté, la Drôme et l’Ardèche affichent au contraire de forts écarts de taux d’emploi et de salaires entre femmes et hommes. Quid de l’Isère ? Elle figure elle aussi, aux côtés de la Savoie et de la Haute-Savoie, parmi les mauvais élèves en matière d’égalité salariale.