Alors que les consultations sur le plan social qui prévoit la suppression de 345 postes ont débuté ce 19 juillet, la mobilisation des élus de tous bords en faveur des salariés de General Electric Hydro ne faiblit pas. Ce 21 juillet, c’était au tour d’Annie David, sénatrice de l’Isère, et du président de Grenoble-Alpes Métropole Christophe Ferrari d’adresser un courrier commun à Lionel Beffre, le préfet de l’Isère.
Que demande ce courrier au préfet ? Ni plus ni moins que d’organiser, sous son autorité, une table ronde portant sur la situation de GE Hydro. Un tour de table auquel seraient conviés, outre les dirigeants de l’entreprise et les représentants des salariés, Simon-Pierre Eury, le commissaire au redressement productif ainsi que des élus du territoire.
Dans leur missive, Annie David et Christophe Ferrari expriment leurs inquiétudes. « Le plan annoncé aux salariés prévoit la suppression de 345 emplois, soit près de la moitié des effectifs du site ce qui pour le territoire, compte tenu des suppressions d’emplois induites dans les entreprises partenaires, est d’une extrême gravité. Aussi, nous partageons l’inquiétude des salariés mais aussi des élus qui expriment leur incompréhension devant une telle perspective », tentent-ils d’alerter le préfet.
« Le risque de fermeture totale du site existe à très court terme »
Au-delà des suppressions d’emplois, Annie David et Christophe Ferrari tentent également de sensibiliser le préfet aux conséquences prévisibles de ce plan social. Et ce tant sur la dynamique d’innovation technologique et industrielle que sur la formation et l’expertise en hydraulique « historiquement implantées sur le bassin grenoblois ». Pour les deux élus, le risque de fermeture totale du site existe à très court terme. Ce qui signifierait, ils en sont convaincus, « la disparition d’un savoir-faire unique, mondialement reconnu, d’une technologie de pointe et de la recherche et développement », prédisent les deux signataires.
Autant de fonctions qui, selon ces derniers, « ne pourront [pas] être reportées sur les autres sites de l’entreprise, ouvrant la voie pour l’hydroélectrique aux seuls marchés asiatique et américain », s’inquiètent-ils encore.
Stopper le plan de déstructuration de la filière hydraulique
Des raisons largement suffisantes pour que les élus tentent de persuader Lionel Beffre « de mesurer l’urgence d’une intervention pour réorienter la stratégie de General Electric et stopper ce plan de déstructuration de la filière hydroélectrique. »
Annie David et Christophe Ferrari qui comptent sur l’intervention du gouvernement pour rappeler à General Electric les termes de l’accord pris en 2015 lors du rachat de la branche Energies d’Alstom – dont l’État est devenu actionnaire majoritaire –, n’entendent donc pas en rester là, loin s’en faut.
Et c’est afin « d’examiner les conséquences de ce plan et les propositions de la direction pour l’avenir du site et des salariés » qu’ils demandent instamment au préfet de l’Isère Lionel Beffre « d’organiser dans les meilleurs délais » cette table ronde.
JK