Transformer la bibliothèque municipale en « médiathèque du XXIe siècle ». Tel est le projet que la commune de Saint-Égrève ambitionne de réaliser d’ici 2020. L’objectif ? Élargir et moderniser les services offerts par le réseau de bibliothèques, en les rendant plus adaptés à notre temps. Une décision issue d’une longue phase de concertation avec les citoyens… mais qui, malgré tout, ne fait toujours pas l’unanimité.
D’ici 2020, la bibliothèque Barnave changera de visage… et de fonction. C’est ce qu’a annoncé la commune de Saint-Égrève lorsque, à l’occasion du conseil municipal du 5 juillet dernier, elle a officiellement lancé la transformation du site de la bibliothèque Barnave en une médiathèque « à l’attractivité renforcée, plus en phase avec les nouveaux usages ». Un plan de modernisation dont le but est de « placer les usagers au cœur du projet et de leur proposer de nouveaux services correspondants aux attentes et aux besoins de notre temps », explique le maire Daniel Boisset.
Actuellement repartis sur trois sites différents, les services offerts par la bibliothèque municipale seront regroupés en un seul lieu. A savoir, les locaux dans la Maison Barnave, qui seront rénovés et agrandis. En outre, « la Médiathèque du XXIe siècle » accueillera son public avec des horaires élargis, pour répondre aux besoins des usagers, y compris le samedi et pendant les vacances scolaires. « L’ensemble du personnel bénéficiera également de conditions de travail améliorées » promet en outre la mairie.
Ce projet d’aménagement de la future médiathèque, dont le montant est estimé à deux millions d’euros, devrait voir le jour début 2020.
« La médiathèque du XXIe siècle » : un projet qui ne fait pas l’unanimité
Avant d’être mise au vote en début juillet, cette décision a fait l’objet d’une longue phase de dialogue. En plus d’une étude du rapport réalisé par un cabinet d’experts, la municipalité a souhaité s’appuyer sur l’opinion des usagers pour donner une forme définitive au projet. L’occasion, pour les citoyens, d’exprimer leur point de vue sur des thèmes comme l’aménagement des futurs locaux et sur la place du numérique dans la bibliothèque.
Concernant la nouvelle affectation des annexes de Fiancey et de Rochepleine, il reste toutefois de nombreux points d’interrogation. L’avenir de ces deux sites, ainsi que leur utilité, sera redéfini en 2020, lors de l’ouverture de la médiathèque. Cette dernière devrait en effet couvrir « l’ensemble du territoire et des usagers par des actions dans les quartiers, notamment des actions durant les temps scolaires et périscolaires », explique le maire.
Et celui-ci de préciser qu’en parallèle à celui de Barnave, « les sites de Fiancey et Rochepleine resteront, conformément à la demande des habitants, des lieux de vie sociale et d’activités ».
Une réponse qui ne semblerait pas satisfaire les opposants du projet. Lors de la dernière séance du conseil municipal, un groupe d’habitants a en effet fait irruption dans l’Hôtel de Ville pour faire entendre sa voix. De plus, après avoir manifesté leur désaccord et avoir pour certains présenté des propositions (cf. encadré), les élus des trois partis d’opposition n’ont pas pris part au vote des délibérations. Malgré le contexte quelque peu agité, le projet de “Médiathèque du XXIe siècle” a été validé.
Giovanna Crippa, correspondante à Saint-Égrève
Les alternatives présentées par l’opposition
À l’occasion du conseil municipal du 5 juillet, Laurent Amadieu, élu de l’opposition, pour le groupe Saint-Égrève, écologie, citoyenneté, a présenté plusieurs propositions alternatives concernant le projet de la médiathèque. Parmi elles, « le maintien des bibliothèques Rochepleine et Fiancey et leur intégration dans le plan justifié de médiathèque du XXIe siècle », ou encore « la recherche de toutes les nouvelles pistes pour rendre plus attractif l’ensemble des bibliothèques, avec par exemple un accueil des enfants du périscolaire et, bien sûr, la possibilité d’un réaménagement pour plus de confort et de convivialité ». Son groupe demande en outre « l’abandon pur et simple en l’état du projet d’extension à 2 millions d’euros de Barnave ».