EN BREF – Après la lettre adressée le 6 juillet dernier à Emmanuel Macron par Christophe Ferrari, le président de Grenoble-Alpes Métropole, c’est Éric Piolle, le maire de Grenoble, qui vient d’écrire au président de la République le 19 juillet au sujet du plan social frappant les salariés de General Electric Hydro (GE Hydro).
Éric Piolle avait prévenu de son intention d’intervenir personnellement en faveur des salariés de GE Hydro auprès du président de la République.
C’est désormais chose faite par l’intermédiaire d’un courrier de trois pages, dans lequel l’élu ne cache pas sa stupeur. Celle de constater que malgré la promesse du géant américain – lors du rachat d’Alstom Énergie – de créer 1 000 emplois net en France d’ici 2018, la direction de sa filiale Energy a décidé de lancer un plan de restructuration. En jeu, la suppression de 345 emplois sur les 800 que compte GE Hydro à Grenoble.
« Cette annonce est non seulement incompréhensible et révoltante mais est aussi complètement anachronique », pourfend Éric Piolle. Qui en rappelle le côté choquant, « l’annonce ayant été faite de manière brutale juste avant les congés d’été, sans aucune concertation préalable avec les partenaires publics et privés », fustige-t-il encore. Pour l’élu, c’est clair, « cette actualité dramatique est révélatrice de la stratégie court-termiste et filialisée de certains grands groupes internationaux ».
Préserver la filière de l’énergie hydraulique
Éric Piolle, qui a reçu les représentants du personnel de GE Hydro ce 12 juillet dernier pour leur assurer son soutien plein et entier, estime que cette décision a été prise « au détriment des trajectoires personnelles, de la vie des salariés ». Mais aussi des identités locales et des dynamiques à l’œuvre dans les territoires.
« Ce plan brutal et purement conjoncturel risque en effet de faire disparaître une entreprise de pointe dans la filière de l’énergie hydraulique », prédit l’édile. Une filière qui, au contraire, doit être encouragée, développée et renforcée « à l’aune de l’urgence et des défis énergétiques et environnementaux que nous devons relever », explique le maire de Grenoble.
S’associant à la démarche de Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, qui a adressé un courrier le 6 juillet dernier à Emmanuel Macron au sujet du plan social frappant les salariés de GE, Éric Piolle s’en remet à « l’implication personnelle » du président de la République, afin de « [pouvoir] trouver ensemble des solutions en vue de préserver les emplois de cette filière d’avenir ».
Comment ? En rencontrant dès que possible « une délégation de salariés de GE Hydro accompagnés, si besoin est, d’élus locaux pour étudier ensemble toutes les solutions raisonnables et de bon sens sur ce dossier », propose Éric Piolle.
Joël Kermabon