Les difficultés budgétaires s’accroissent pour les universités françaises. Dans son rapport annuel dédié au budget de l’État, la cour des comptes liste quinze établissements particulièrement en difficulté en 2016. Parmi eux, l’université Grenoble-Alpes (UGA) dont la situation est jugée « dégradée » par les magistrats financiers. Les sages de la rue Cambon pointent par ailleurs le « risque d’insoutenabilité à moyen terme ».
La cour des comptes se base sur une grille d’alerte développée par la direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (DGESIP). Celle-ci classe des universités dont la situation est jugée préoccupante en deux catégories : de très dégradées à dégradées et dans « tendance à la dégradation ».
Comme Clermont-Ferrand 2, Lille 1, Paris Est ou Paris 1, l’UGA n’a pas encore atteint le dernier pallier mais le déficit chronique pèse de plus en plus sur l’avenir du campus grenoblois.
Au printemps, un plan d’économies de plus de 13 millions d’euros a été voté, qui prévoit notamment le gel d’une centaine de postes.
Le pire est à venir
En 2015, l’université grenobloise tout juste fusionnée était déjà déficitaire, traînant derrière elle le retard accumulé par certaines de ses composantes, comme l’université Joseph-Fourier ou Grenoble INP. Depuis leur passage à l’autonomie en 2007, les universités françaises ne cessent d’alerter sur le manque de moyens. Et cela ne devrait pas s’arranger. Outre la progression automatique de la masse salariale, liée à l’évolution de carrière des fonctionnaires, les universités doivent se préparer à encaisser le boom démographique : 40 000 étudiants sont attendus en plus à la prochaine rentrée.
La communauté universitaire évalue ainsi les besoins à un milliard d’euros en plus par an. Candidat à la présidentielle, Emmanuel Macron avait promis une « sanctuarisation » du budget de l’enseignement supérieur et de la recherche. Finalement, le gouvernement va l’amputer de 331 millions d’euros (sur un total de 27 milliards).
PC