Dans une motion, l’Union nationale des étudiants de France (Unef) dénonce la responsabilité de l’État dans les difficultés budgétaires que rencontre depuis plusieurs années l’Université Grenoble-Alpes. Le syndicat étudiant réclame une rallonge budgétaire exceptionnelle.
En avril dernier, pour tenter d’éponger un déficit grandissant, l’université avait voté un plan d’économies de 13,3 millions d’euros. La traduction est sévère en matière d’effectifs : d’ici 2020, cinquante et un postes d’enseignants et quarante-trois postes de personnels sont supprimés. Coupes aussi du côté des composantes de l’université puisque l’enveloppe budgétaire va diminuer de plus de 10 %.
L’Unef pointe la responsabilité de l’État
Un plan de retour à l’équilibre budgétaire qui pour les représentants des associations étudiantes, n’est qu’un pis-aller. Mardi 11 juillet, leur motion a d’ailleurs recueilli l’unanimité du conseil d’administration de l’UGA. Car si l’université grenobloise ne se porte pas bien, et affiche un déficit de plus de 7 millions d’euros au budget prévisionnel 2017, ces mesures d’économies lui font, pour l’Unef, endosser un chapeau bien trop grand.
« Derrière ces coupes budgétaires, difficile de ne pas voir la responsabilité de l’État alors que ce dernier a prélevé en 2015, sur le fonds de roulement des ex-UPMF et ex-Stendhal, dix millions d’euros, souligne le syndicat étudiant dans un communiqué. Au-delà de ce prélèvement, l’absence de financement plein et entier par l’Etat d’effets mécaniques de hausse de la masse salariale, tel que le glissement vieillesse technicité, vient de fait grever le budget global de l’université. »
Dix millions d’euros à rembourser ?
L’Université Grenoble-Alpes chroniquement sous-financée ? L’Unef, soutenu par le conseil d’administration de l’UGA, réclame que soient remboursés les dix millions d’euros prélevés sur les fonds de roulement des ex-universités Pierre Mendès-France et Stendhal, mais aussi que soit pris en compte le glissement vieillesse technicité (GVT) dans le montant de la dotation. Depuis l’autonomie des universités en 2007, le GVT n’est plus compensé. Or, chaque année, l’augmentation mécanique de la masse salariale du fait de l’ancienneté ou des promotions nécessite de sortir plus de deux millions d’euros des caisses.