Exclu ? Pas exclu ? En fait, pas encore… Mais bientôt. L’élu frontiste de Fontaine, Franck Sinisi qui avait tenu des propos envers les Roms jugés inacceptables, en séance du conseil municipal le 27 février dernier, ne devrait pas tarder à prendre la porte du Front national.
« La procédure d’exclusion est en cours, précise Thibault Monnier, secrétaire départemental du FN. Depuis les propos qu’il a tenus, M. Sinisi avait été suspendu. Pendant la campagne, il n’y avait plus de commissions d’exclusion… »
Exclu ou pas, sur place, la tension monte à chaque conseil municipal un peu plus. Lundi 26 juin, le maire communiste de Fontaine a fait expulser l’élu frontiste, de même que les militants d’extrême gauche venus réclamer sa démission, et les sympathisants de Civitas venus l’épauler.
Le 3 juin dernier, Franck Sinisi ne cachait d’ailleurs pas son rapprochement du parti d’extrême droite ultra-catholique, en tentant aux côtés de militants de Civitas de faire barrage au cortège de la marche des Fiertés.
« Le huis-clos, ce n’est pas vraiment notre culture »
Pas sûr que l’exclusion à venir de Franck Sinisi calme le jeu alors que, vendredi 30 juin, une nouvelle séance du conseil municipal, extraordinaire, doit avoir lieu en vue de la désignation des délégués et suppléants pour l’élection des sénateurs. Le maire a beau officiellement réclamer sa démission – tout comme le chef de file de l’opposition socialiste, Laurent Thoviste qui attend des colistiers de Franck Sinisi qu’ils se désolidarisent –, le premier magistrat ne peut obliger un élu à rendre son siège.
En fait, seule une décision de justice pourrait l’obliger à démissionner. La justice, justement, a été saisie en mars dernier. Après ses propos, la majorité et les oppositions municipales de Fontaine exigeaient des excuses de l’élu frontiste. Elles ne sont jamais venues. Le maire a porté plainte.
Depuis, la plainte est sur le bureau du procureur de la République de Grenoble. Jean-Paul Trovéro, lui, ne sait plus quoi faire pour que la situation ne dégénère pas un peu plus vendredi… « Le huis-clos, ce n’est pas vraiment notre culture, souligne le premier magistrat. Et puis, on va faire du huit-clos pendant trois ans encore ? »
PC