CRITIQUE – Dans la peau de Cyrano, seul en scène écrit et interprété par Nicolas Devort, se joue à la Basse cour jusqu’au samedi 17 juin. Si l’intrigue peut paraître un peu téléphonée, le spectacle n’en est pas moins drôle et émouvant. Un moment agréable à passer dans l’accueillant café théâtre associatif grenoblois.
Il est des résumés qui donnent des impressions de déjà vu. La trame de l’histoire du seul en scène Dans la peau de Cyrano, programmé à la Basse cour jusqu’au 17 juin 2017, appartient clairement à cette catégorie.
Un jeune garçon, Colin, entravé dans son expression par un bégaiement franchement handicapant, fait son entrée au collège. Par la grâce de rencontres décisives avec son professeur de théâtre, un bon camarade et une jeune fille dont il tombe amoureux, l’adolescent opère une mue pour devenir papillon (métaphore pas franchement originale, elle aussi présente au cœur du spectacle).
Une bonne dose d’humour
Pour attendus que soient les ingrédients de ce récit d’initiation, dès les premières minutes, on se surprend à vivre avec émotion toutes les épreuves traversées par le jeune Colin. Et ce grâce au talent d’écriture et au jeu du comédien Nicolas Devort, sans nul doute. Il interprète à lui seul le jeune héros, son professeur et tous les adolescents qui participent à l’atelier de théâtre. Gestes et mimiques permettent d’identifier clairement chaque personnage et introduisent de même une bonne dose d’humour dans cette pièce impeccablement rythmée.
Encore un tantinet prévisible, la pièce que montent les élèves et leur professeur n’est autre que Cyrano de Bergerac. Dont le personnage éponyme, à l’instar de Colin, souffre d’un lourd handicap. Physique, pour sa part. Côté éloquence, par contre, il n’est que panache. Et c’est justement le bègue Co-colin, vous l’aurez compris, qui héritera du premier rôle.
S’ensuit une association bienvenue entre l’adolescent maladroit et le fier Gascon qui débouche sur des scènes aussi savoureuses que poignantes. Comme c’est le cas de la scène du balcon, où le jeu de Nicolas Devort peut vraiment déployer toute sa palette de nuances. Très joli moment.
Adèle Duminy
Infos pratiques
18 rue Colbert, à Grenoble
Jusqu’au 17 juin 2017, à 21 heures
De 16 à 30 euros