Après avoir foré sous le col du Dôme pour y collecter des échantillons de glace, les scientifiques de l’opération Ice memory s’attaquent à la seconde partie du programme. Depuis ce 22 mai et jusqu’au 18 juin, des glaciologues français, russes, brésiliens et boliviens sont sur les pentes du glacier bolivien de l’Illimani, entre 4 500 et 6 400 mètres d’altitude, pour ramener avec eux quelques échantillons de glace qui devraient permettre de reconstituer l’histoire climatique de la Terre.
Pour mettre à l’abri ces archives glaciaires, pour les protéger du réchauffement climatique surtout, ces carottes de glace seront acheminées jusqu’en Antarctique afin d’y être conservées.
Initié en 2015 par le laboratoire de glaciologie et géophysique de l’environnement de Grenoble (LGGE), l’Université Ca’Foscari de Venise (Italie) et le Conseil national de la recherche italien (CNR), sous l’égide de la Fondation Université Grenoble Alpes, le projet Ice memory poursuit son objectif de constituer la première bibliothèque mondiale d’archives glaciaires issues de glaciers menacés par le réchauffement climatique.
Trois carottes de glace de 150 mètres
Dans les Andes, les chercheurs espèrent remonter le cours du temps jusque 18 000 ans en arrière. En tout, trois carottes de glace de 150 mètres vont être prélevées avant d’être transportées de nuit et à dos d’hommes jusqu’au camp de base, puis par camion frigorifique jusqu’à La Paz où elles seront stockées dans un conteneur réfrigéré. L’une d’entre elles rejoindra alors la France et le laboratoire de l’Institut des géosciences de l’environnement de Grenoble où elle sera analysée en 2019.
Les deux autres carottes, avec celles prélevées sous le Mont-Blanc, gagneront la base franco-italienne Concordia, en Antarctique, à partir de 2020. Ces échantillons alimenteront la première bibliothèque mondiale d’archives glaciaires issues de glaciers menacés par le réchauffement climatique.
PC