Festivals de prin­temps et d’été en Isère : deman­dez le pro­gramme en atten­dant les beaux jours !

Festivals de prin­temps et d’été en Isère : deman­dez le pro­gramme en atten­dant les beaux jours !

FOCUS – Chaque année en Isère, des fes­ti­vals de musique jalonnent le prin­temps et la sai­son esti­vale de leurs concerts, en pro­po­sant au public dif­fé­rentes esthé­tiques. Aux poids lourds que sont les fes­ti­vals Jazz à Vienne, Cabaret frappé et Berlioz vient s’a­jou­ter une dizaine de fes­ti­vals qui, bien que plus modestes ont su, au fil du temps, conso­li­der leur for­mules res­pec­tives et fidé­li­ser leur public. Tour d’ho­ri­zon éclectique.

Festival Magicbus 2016. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Festival Magicbus 2016. © Joël Kermabon – Place Gre’net

« Le dépar­te­ment de l’Isère est un dépar­te­ment très riche en matière cultu­relle mais aussi en matière de fes­ti­vals », tient à rap­pe­ler Patrick Curtaud, vice-pré­sident du dépar­te­ment de l’Isère en charge de la culture.

C’est un fait, notre dépar­te­ment est plu­tôt bien loti avec les deux poids lourds de renom­mée inter­na­tio­nale que sont les fes­ti­val Jazz à Vienne et le fes­ti­val Berlioz à la Côte-Saint-André. Cependant, tous les ans, en sus du Cabaret frappé, une dizaine d’autres fes­ti­vals ont su créer et fidé­li­ser leur public du prin­temps jus­qu’à la fin de la sai­son estivale.

Si nombre d’entre eux sont cen­trés sur l’ag­glo­mé­ra­tion gre­no­bloise, d’autres en fran­chissent les fron­tières, inves­tis­sant le Grésivaudan, les terres du pays voi­ron­nais ou encore le mas­sif de la Chartreuse. La plu­part sont de grosses machines bien hui­lées plu­tôt rock culture : la fête du Travailleur Alpin, Magicbus, Le Grand Son [ex-Rencontres Brel, ndlr], le fes­ti­val Col des 1 000

Festival Magicbus 2016. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Festival Magicbus 2016. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Ajoutez à cela le psy­ché­dé­lique fes­ti­val “trance » Hadra qui, bien qu’exilé hors des fron­tières du dépar­te­ment à Vieure dans l’Allier, a conservé son siège grenoblois.

Le blues ne fait tou­te­fois pas figure de parent pauvre avec Grésiblues et ses soi­rées de concerts gra­tuits répar­tis dans six com­munes du Grésivaudan. Une val­lée où les mélo­manes épris de musique clas­sique ne le dis­pu­te­ront pas aux ama­teurs de blues puis­qu’ils pour­ront assis­ter aux cinq concerts pro­gram­més par le fes­ti­val de musique de chambre Musique dans le Grésivaudan.

« Magicbus est un fes­ti­val qui, depuis trois ans, se porte bien »

Chaque nou­velle édi­tion de l’un ou de l’autre apporte son lot d’a­jus­te­ments, de nou­veau­tés voire d’in­no­va­tions. Pour ce qui concerne Magicbus – le fes­ti­val long­temps “sans domi­cile fixe” qui a vaga­bondé du cam­pus à La Bifurk en pas­sant par le stade des Alpes –, son errance s’est ache­vée il y a deux ans lors­qu’il a pu élire domi­cile à l’Esplanade où se dérou­lera à nou­veau sa 16e édition.

Damien Arnaud, coordinateur de l'association Retour de scène - Dynamusic; © Joël Kermabon - Place Gre'net

Damien Arnaud, coor­di­na­teur de l’as­so­cia­tion Retour de scène – Dynamusic ; © Joël Kermabon – Place Gre’net

Grand bien lui en a fait, semble-t-il. « Magicbus est depuis trois ans un fes­ti­val qui se porte plu­tôt bien », se féli­cite Damien Arnaud, coor­di­na­teur de l’as­so­cia­tion Retour de scène – Dynamusic qui orga­nise le festival.

La nou­veauté ? On passe cette année de deux à trois jours, avec une pre­mière soi­rée entiè­re­ment dédiée à la scène locale. Que l’as­so­cia­tion connaît bien puis­qu’elle édite chaque année La cuvée gre­no­bloise, une com­pi­la­tion per­met­tant de don­ner un sérieux coup de pouce à des groupes locaux. Damien Arnaud nous explique quels seront les temps forts de Magicbus 2017 mais aussi les contraintes inhé­rentes à un fes­ti­val se dérou­lant en ville.

« C’est dif­fi­cile de conti­nuer à faire une fête non sub­ven­tion­née à ce prix-là »

S’il y a un évé­ne­ment qui fait figure de vété­ran c’est bien la fête orga­ni­sée par le jour­nal Le Travailleur Alpin. Là aussi la méca­nique est bien rodée puisque la fête, qui existe depuis 1929, réunit chaque année entre 6 000 et 8 000 per­sonnes. Pour autant, pas si facile sou­ligne Pierre Labriet, le direc­teur du jour­nal éponyme.

© Joël Kermabon - Place Gre'net

© Joël Kermabon – Place Gre’net

« Avec 14 euros pour la soi­rée et 23 euros pour les deux jours, c’est dif­fi­cile de conti­nuer à faire une fête non sub­ven­tion­née à ce prix-là. Mais grâce aux mili­tants et aux béné­voles, on s’en sort », explique-t-il.

Toujours est-il que la pro­gram­ma­tion musi­cale de la Fête du tra­vailleur alpin reste fidèle à sa for­mule, lar­ge­ment éprou­vée, mêlant rock, rap ou encore – mili­tan­tisme oblige – chants de lutte. Pierre Labriet n’est d’ailleurs pas peu fier d’an­non­cer en ouver­ture de cette 88édi­tion – après une paren­thèse de quatre années – le retour sur scène de la rap­peuse Keny Arkana.

Au titre des ani­ma­tions de cette édi­tion 2017, quelques nou­veau­tés. Notamment des ate­liers de graf­fi­tis ou encore la réa­li­sa­tion d’une œuvre en direct sur la grande scène pen­dant les concerts du ven­dredi 30 juin. Quant à la dimen­sion mili­tante, comme toutes les années, c’est à tra­vers des débats et des soli­da­ri­tés qu’elle pourra s’ex­pri­mer pleinement.

Grésiblues, un fes­ti­val à deux têtes qui attire de plus en plus de jeunes

Grésiblues fête, quant à lui, cette année sa majo­rité puis­qu’il « égrène ses notes bleues » depuis dix-huit ans en Grésivaudan sous l’im­pul­sion des membres de l’asso­cia­tion Grésivaudan blues fes­ti­val que pré­side Brigitte Nakachdjan. « Grésiblues est un fes­ti­val de blues entiè­re­ment gra­tuit, cent pour cent en exté­rieur avec des replis en salle en cas de météo peu clé­mente et qui trouve toutes ses res­sources dans la res­tau­ra­tion exté­rieure et l’or­ga­ni­sa­tion de stages », résume fiè­re­ment la présidente.

© Grésiblues

© Grésiblues

Qui ne manque pas de sou­li­gner la prise de risques qu’en­traînent ces choix certes assu­més mais qui peuvent aussi expli­quer « un bilan tou­jours un peu fra­gile », reconnaît-elle.

Son ori­gi­na­lité ? Outre qu’il soit iti­né­rant, avec sa « cara­vane » qui s’ins­talle chaque soir dans une com­mune dif­fé­rente, Grésiblues est un fes­ti­val à deux têtes : les stages – payants – et les concerts en soirée.

Avant les deux groupes pro­gram­més chaque soir, les sta­giaires peuvent ainsi par­ti­ci­per à des ate­liers, des cours, des séances de tra­vail de groupes ou autres mas­ter class enca­drés par des artistes et musi­ciens pro­fes­sion­nels. Au cha­pitre des nou­veau­tés de cette année, le coa­ching de groupes.

Côté concerts, bien sûr, du blues, rien que du blues avec une pro­gram­ma­tion variée et la volonté de mettre en avant des groupes locaux. « Le blues évo­lue dans son image, on avait ten­dance à croire qu’il n’y avait que des vieux qui s’in­té­res­saient au blues, et puis non, ce n’est plus du tout ça », explique enjouée Brigitte Nakachdjan. Pour preuve, les 500 à 1 000 per­sonnes qui assistent aux concerts. Avec un public de plus en plus jeune.

De la musique de chambre au jazz

Si on ne quitte pas le Grésivaudan, chan­ge­ment de genre musi­cal avec le fes­ti­val de musique de chambre Musiques dans le Grésivaudan. L’une des plus anciennes ins­ti­tu­tions cultu­relles de la val­lée reven­di­quant 26 ans d’existence.

Festivals2017CreditFestivalMusiqueEnGrésivaudan-9« C’est un fes­ti­val qui réunit tous les ans un public de fidèles mais, cette année, nous vou­drions élar­gir notre public puisque nous avons un public un peu de têtes blanches et nous vou­drions faire venir des jeunes », explique Brigitte Bruay-la-Buissière, la pré­si­dente de l’as­so­cia­tion Musiques dans le Grésivaudan.

Cette der­nière compte bien sur la pro­gram­ma­tion concoc­tée par Laure Colladant, la direc­trice artis­tique du fes­ti­val, pour réus­sir son pari. La recette ? Proposer au public une palette de concerts allant du clas­sique jus­qu’au jazz. Notamment avec une carte blanche don­née à la tête d’af­fiche qu’est le cla­ri­net­tiste « mon­dia­le­ment reconnu pour sa poly­va­lence et sa créa­ti­vité » Michel Portal, indique la bro­chure du festival.

Brigitte Marin-Mabossière dresse un rapide pano­rama des cinq soi­rées de concerts qui s’é­ta­le­ront du 28 juin au 6 juillet, là aussi dans des com­munes dif­fé­rentes chaque soir.

« L’accueil des fes­ti­va­liers reste une prio­rité pour nous »

Un fes­ti­val c’est aussi bien sou­vent un pari finan­cier puisque sa fré­quen­ta­tion dépend étroi­te­ment – pour ceux qui se déroulent en plein air – des caprices de la météo. C’est notam­ment l’aléa subi en 2016 par le fes­ti­val Col des 1 000 qui s’é­tait vu contraint d’an­nu­ler une de ses soi­rées pour cause de tem­pête. L’association a néan­moins pu se main­te­nir à flot. « Grâce à notre assu­rance pré­vue à cet effet, nous avons pu main­te­nir l’association, et les emplois mena­cés par cette annu­la­tion », explique-t-elle sur son site web. De quoi pou­voir pré­pa­rer une édi­tion 2017 aux petits oignons.

© Joël Kermabon - Place Gre'net

© Joël Kermabon – Place Gre’net

« Plus que les concerts, l’ac­cueil des fes­ti­va­liers reste une prio­rité pour nous », sou­ligne Florine Thevenin, res­pon­sable de la com­mu­ni­ca­tion du fes­ti­val. De fait, pour cette 20e édi­tion qui aura lieu les 7 et 8 juillet, outre le cam­ping gra­tuit qui existe depuis 2013 et les navettes, de nom­breuses ani­ma­tions seront pro­po­sées au public.

Entre autres un espace de détente où l’on pourra se faire mas­ser, une biblio­thèque, un ate­lier de pein­ture cor­po­relle, un espace jeux, de l’i­ni­tia­tion à la danse afri­caine ou encore un pho­to­ma­ton pour se faire tirer le por­trait. Pour les enfants ? Aucun pro­blème, un espace leur sera éga­le­ment réservé. Enfin, ajou­tez à cela une ani­ma­tion ran­don­née pour décou­vrir tout le patri­moine natu­rel des envi­rons du festival.

Les Rencontres Brel changent de nom

De gauche à droite Sonia Hana, chargée de communication du festival Le grand son et Jean-Pierre Godefroy, le président de l’association l’Éphémère qui porte le festival. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Sonia Hana, char­gée de com­mu­ni­ca­tion du fes­ti­val Le grand son et Jean-Pierre Godefroy, pré­sident de l’association l’Éphémère qui porte le fes­ti­val. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Toujours en mon­tagne mais, cette fois-ci, à Saint-Pierre-de-Chartreuse, exit les Rencontres Brel et leurs vingt-neuf ans d’exis­tence. Elles ont désor­mais laissé place au fes­ti­val Le grand son qui se dérou­lera du 18 au 22 juillet 2017. Jean-Pierre Godefroy, le pré­sident de l’as­so­cia­tion l’Éphémère qui porte le fes­ti­val, nous explique les rai­sons qui ont pré­sidé à ce chan­ge­ment de nom.

Un fes­ti­val aux dimen­sions envi­ron­ne­men­tales, socié­tales et culturelles

Avec le fes­ti­val Bien l’bour­geon, le ben­ja­min des fes­ti­vals pré­sen­tés, c’est un concept nova­teur que met en avant l’as­so­cia­tion Mix’Arts grâce à un pro­jet « aux dimen­sions envi­ron­ne­men­tales, socié­tales et cultu­relles ». Un évé­ne­ment en deux temps et lieux puis­qu’a­près une pre­mière par­tie sur le cam­pus de Saint-Martin-d’Hères les 9 et 10 mai, une seconde se déroule à Saint-Geoire-en-Valdaine, en plein pays voi­ron­nais, du 12 au 14 mai.

© Mix'Arts

© Mix’Arts

« L’idée c’é­tait de pro­po­ser un fes­ti­val qui mêle les dis­ci­plines et de mettre en avant des sujets trop sou­vent mis de côtés », explique Fanchon Pajean, la com­mu­ni­cante du fes­ti­val. En d’autres termes, « sor­tir des fron­tières du connu et expé­ri­men­ter une nou­velle forme d’é­vé­ne­ment reliant fes­ti­vi­tés, cultures, sciences et poli­tique ».

Au pro­gramme, outre les concerts en soi­rée, sont pro­po­sées des ate­liers, ani­ma­tions, dis­cus­sions, confé­rences et tables rondes gra­vi­tant autour de l’é­co­lo­gie poli­tique, l’a­gri­cul­ture et la spiritualité.

Notamment une confé­rence ani­mée par le poli­to­logue Paul Ariès, « L’histoire poli­tique de l’a­li­men­ta­tion », ou encore une confé­rence ges­ti­cu­lée « La dé-croyance, ou com­ment je suis devenu athée sans me fâcher avec ma famille ». À ne pas rater, l’or­ga­ni­sa­tion insiste, les deux spec­tacles, samedi 13 mai, du men­ta­liste belge Kurt Demey consi­déré comme le meilleur en Europe dans cette discipline.

Joël Kermabon

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