REPORTAGE - Vingt-quatre heures après la nouvelle occupation de l'ancienne polyclinique de la rue Aristide-Bergès, menée à l'initiative du Réseau du 22 soutenant les exilés du Village olympique, la police a expulsé les squatteurs ce mercredi 10 mai, à la demande du CHU, propriétaire du bâtiment désaffecté. Neuf militants ont été placés en garde à vue à l'issue de l'opération policière. Dans le même temps, l'Assemblée des mal-logés organisait un rassemblement pour protester contre "l'inaction" de la préfecture de l'Isère dans la prise en charge des personnes vivant dans le camp Valmy.
Les textos ont commencé à tourner en début d'après-midi : « Des camions de CRS se préparent devant le commissariat, expulsion sans doute imminente, besoin de soutien… » Tout sauf une surprise pour les militants du Réseau du 22 qui s'attendaient depuis la veille à une intervention policière.
Mardi, ces derniers avaient investi pour la deuxième fois l'ancienne polyclinique située au croisement de la rue Aristide-Bergès et du quai Claude-Bernard, dont ils avaient déjà été expulsés mercredi dernier. L'occupation de ce bâtiment appartenant au CHU, vide depuis deux ans, avait été décidée en soutien aux exilés du Village olympique, l'hébergement en hôtel d'une partie d'entre prenant fin ce vendredi.
Aucune solution pérenne de relogement
Depuis l'incendie du 15 mars dernier en effet, bon nombre des anciens résidents du squat du Village olympique – pour la plupart, des demandeurs d'asile venus de pays africains (Soudan, Érythrée, Nigeria, Cameroun, Guinée, RDC…) – ont été logés temporairement dans différents hôtels disséminés à travers l'agglomération.
Cet hébergement doit prendre fin vendredi 12 mai sans qu'aucune solution pérenne de relogement ne leur ait été proposée pour l'instant.
Déterminés à trouver une solution, les membres du Réseau du 22 ont donc réoccupé le lieu dont ils avaient été « expulsés illégalement », indiquent-ils.
Ceux-ci ayant « vécu plus de quarante-huit heures dans les lieux la semaine dernière, légalement une évacuation n'était possible que sur décision d'un juge », précise une militante.
« On a vu un policier en civil tenter de rentrer dans la maison à l'aide d'une clé »
Malgré tout, le collectif se savait en sursis et, après avoir passé la nuit de mardi à mercredi sur place, les occupants se préparaient à la venue de la police. Des forces de l'ordre qui, de leur côté, ont préparé minutieusement leur opération.
Poursuivez votre lecture
Il vous reste 69 % de l’article à lire. Obtenez un accès illimité.
Vous êtes déjà abonné.e ? Connectez-vous