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La Métro pro­pose de trou­ver son loge­ment social en ligne avec la loca­tion active

La Métro pro­pose de trou­ver son loge­ment social en ligne avec la loca­tion active

FOCUS – Pourra-t-on recher­cher un loge­ment social en ligne comme on le fait pour une loca­tion dans le sec­teur privé ? C’est en tout cas l’es­prit de la « loca­tion active » mise en place par la Métro, dans le cadre de l’ap­pli­ca­tion de la loi Égalité et citoyen­neté. Objectif : plus de trans­pa­rence dans les pro­ces­sus d’at­tri­bu­tion… et moins de refus de la part des demandeurs.

« Une nou­velle façon de recher­cher les loge­ments sociaux, qui se base sur les choix du deman­deur, ses besoins et ses attentes. » C’est ainsi que Christine Garnier, vice-pré­si­dente de Grenoble-Alpes Métropole délé­guée à l’Habitat et au Logement, pré­sente la “loca­tion active”.

Présentation de la location active. De gauche à droite : Julie Smala, Christophe Ferrari, Christine Garnier et Didier Monnot © Florent Mathieu - Place Gre'net

Présentation de la loca­tion active. De gauche à droite : Julie Slama, Christophe Ferrari, Christine Garnier et Didier Monnot. © Florent Mathieu – Place Gre’net

L’idée ? Les ménages en recherche de loge­ment social peuvent main­te­nant se rendre sur les sites des dif­fé­rents bailleurs sociaux de l’Isère – recen­sés par la Métro – pour y trou­ver par eux-mêmes des loge­ments en attente de loca­taires. Une démarche simi­laire, en somme, à la recherche de loge­ment dans le sec­teur privé.

Avec tou­te­fois une « grosse dif­fé­rence », pré­cise Christine Garnier : une fois la demande dépo­sée, « le bailleur étu­die les can­di­da­tures en regar­dant les cri­tères d’at­tri­bu­tion de loge­ment social ». Des cri­tères pro­ba­ble­ment moins opaques que ceux de cer­taines agences privées…

Un dis­po­si­tif déjà éva­lué sur Grenoble et Échirolles

Christophe Ferrari et Christine Garnier © Florent Mathieu - Place Gre'net

Christophe Ferrari et Christine Garnier. © Florent Mathieu – Place Gre’net

Le dis­po­si­tif concer­nera 530 loge­ments pour l’an­née 2017, et envi­ron 800 sur une année pleine. Mais le pré­sident de la Métro Christophe Ferrari insiste : il sera sou­mis à une évaluation.

Il a d’ailleurs d’ores et déjà été testé durant deux ans sur Grenoble et Échirolles. Et pour Christine Garnier, les résul­tats sont concluants.

« Cela a per­mis de répondre à quelques inter­ro­ga­tions, explique-t-elle, et de voir qu’il n’y a pas de dis­cri­mi­na­tion sociale dans l’ac­cès à la loca­tion active. Le pro­fil de l’u­sa­ger est simi­laire à celui du par­cours clas­sique. » Pas de frac­ture numé­rique due, par exemple, à l’ai­sance avec les outils infor­ma­tiques selon les géné­ra­tions ? « Les ménages les plus âgés ont trouvé des réponses avec la loca­tion active », assure la vice-présidente.

Une volonté de trans­pa­rence dans l’at­tri­bu­tion de loge­ments sociaux

Mais pour­quoi ce chan­ge­ment de “logi­ciel” dans l’ap­proche du loge­ment social ? S’il est prévu dans le cadre de la loi Égalité et citoyen­neté de jan­vier 2017, sous le nom de « loca­tion choi­sie », force est de consta­ter que la Métro a pris les devants. Et ceci, pour com­men­cer, au nom de la transparence.

Didier Monnot est le direc­teur géné­ral de Pluralis et le vice-pré­sident de l’Association des bailleurs sociaux de l’Isère (Absise). Il voit pré­ci­sé­ment en la loca­tion active « un grand pas dans la trans­pa­rence ».

Didier Monnot décrit « un grand pas dans la transparence » © Florent Mathieu - Place Gre'net

Didier Monnot décrit « un grand pas dans la trans­pa­rence ». © Florent Mathieu – Place Gre’net

« Les ménages se posi­tionnent. Ce sont eux qui prennent posi­tion sur un loge­ment. Il faut que les deman­deurs de loge­ments sociaux aient vrai­ment conscience que les attri­bu­tions se font sur des cri­tères objec­tifs. Il n’y a pas de boîte noire, et il faut mon­trer et démon­trer au quo­ti­dien cette trans­pa­rence ! », estime le repré­sen­tant des bailleurs sociaux.

Diminuer le nombre de refus

Mais l’autre enjeu de la loca­tion active réside dans la dimi­nu­tion du nombre de refus. Des refus que favo­risent les temps d’at­tente par­fois très longs que peuvent subir les deman­deurs : 21 mois d’at­tente en moyenne, et même 24 mois pour les demandes de mutation.

Christine Garnier décrit le méca­nisme du refus : « La per­sonne attend, met à jour son dos­sier tous les ans et, quand on lui fait une pro­po­si­tion, n’a que quelques jours pour répondre. Ce besoin de réponse rapide peut ame­ner à des refus, quand on ne s’at­ten­dait plus à une pro­po­si­tion, quand on est en début d’an­née sco­laire pour une famille, quand on doit s’or­ga­ni­ser pour chan­ger ses dépla­ce­ments, ses tra­jets pour aller à son tra­vail, à son école… »

Julie Smala, Christophe Ferrari et Christine Garnier © Florent Mathieu - Place Gre'net

Julie Slama, Christophe Ferrari et Christine Garnier. © Florent Mathieu – Place Gre’net

« Et puis, ajoute la vice-pré­si­dente, le loge­ment qu’on pro­pose ne cor­res­pond pas for­cé­ment à la vision un peu idéale que l’on a pu se construire, en matière de loca­li­sa­tion, de qua­lité du loge­ment… »

Julie Slama plus­soie. La direc­trice de la CSF 38 (Confédération syn­di­cale des familles) met aussi l’ac­cent sur les muta­tions. « Il faut que l’on tra­vaille col­lec­ti­ve­ment pour faire en sorte que cela soit plus fluide, pour les bailleurs mais aussi pour les gens. Il faut leur dire qu’a­voir un loge­ment social, ce n’est pas être assi­gné à vie dans un quar­tier. C’est pou­voir regar­der ce qu’on pro­pose d’autre, et être acteur de son par­cours rési­den­tiel. »

Faire en sorte que chaque loge­ment trouve preneur

Si, pour la moment, la recherche se fait sur les dif­fé­rents sites des bailleurs, la créa­tion d’un site cen­tra­lisé devrait sur­ve­nir durant l’été. Et per­mettre aux quelque 14 500 deman­deurs de loge­ments sociaux, dont 6 500 en attente de muta­tion, d’a­bor­der peut-être leur recherche de manière plus active. À condi­tion que les loge­ments pro­po­sés soient attractifs…

« Les offres les plus favo­rables sont celles qui res­tent en ligne le moins long­temps. Comment faire en sorte que tous les loge­ments sociaux soient attri­bués ? », s’in­ter­roge Julie Slama. « 20 % de loge­ments libé­rés sont mis en ligne, est-ce assez ? », ques­tionne encore la repré­sen­tante des familles. Sans pour autant remettre en cause le bien-fondé de l’ac­tion de la Métro : « L’esprit de la loi a été plus que res­pecté, et nous le saluons ! »

Florent Mathieu

UNE ÉGALITÉ DE TRAITEMENT ENTRE HABITANTS DE LA MÉTRO

La loca­tion active n’est pas le seul dis­po­si­tif mis en avant par la Métro en matière de loge­ment social. Pour son pré­sident Christophe Ferrari, le but est bien de « construire ensemble une poli­tique du loge­ment qui soit effi­cace et qui per­mette à cha­cun d’ac­cé­der à un loge­ment abor­dable et adapté à ses besoins, et d’as­su­rer une éga­lité totale de trai­te­ment de tous les habi­tants de la Métropole ».

Outre une « dyna­mique de construc­tion » qui s’in­carne au sein du Programme local de l’ha­bi­tat 2017 – 2022 de Grenoble-Alpes Métropole, Christine Garnier met l’ac­cent sur la volonté de proxi­mité et d’é­ga­lité de trai­te­ment entre les habi­tants du ter­ri­toire métropolitain.

Un point d’ac­cueil ou d’in­for­ma­tion pour cha­cune des 49 com­munes de l’agglomération

La carte de la Métro en fonction des types de guichets d'accueil pour la demande de logement social. © Grenoble-Alpes Métropole

La carte de la Métro en fonc­tion des types de gui­chets d’ac­cueil pour la demande de loge­ment social. © Grenoble-Alpes Métropole

« Chaque habi­tant pourra béné­fi­cier d’un accueil spé­ci­fique, quel que soit le lieu où il enre­gistre sa demande », affirme ainsi la vice-pré­si­dente. Avant de décrire des lieux d’ac­cueil pour les deman­deurs dans cha­cune des 49 com­munes qui com­posent la Métro.

« On trouve 24 lieux d’ac­cueil de proxi­mité, mai­ries et CCAS, où l’on peut se ren­sei­gner sur le loge­ment social et être conseillé pour rem­plir sa demande. Et 25 com­munes qui s’en­gagent à déve­lop­per l’in­for­ma­tion, et où l’on pourra se ren­sei­gner à l’ac­cueil de la mai­rie », détaille ainsi Christine Garnier.

« Et quelle que soit la com­mune, il suf­fit d’une seule demande, d’un seul dos­sier à rem­plir, qui peut être ins­truit par tous les acteurs du loge­ment social et per­mettre d’ac­cé­der à un loge­ment chez n’im­porte quel bailleur du ter­ri­toire », conclut-elle.

Florent Mathieu

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