« 1er mai 2017 en lutte ! » Tel est le message de l’appel intersyndical à manifester ce lundi, « journée de luttes et de solidarité internationale ». La CGT, la FSU, Solidaires Étudiants et Salariés, l’Unef et l’UNL appellent ainsi au rassemblement à Grenoble, Bourgoin-Jallieu et Roussillon.
À Roussillon, la mobilisation est annoncée pour 10 heures devant le foyer municipal. À Bourgoin-Jallieu, les manifestants sont attendus pour 10 h 30 devant le cinéma Kinépolis. Enfin, à Grenoble, c’est à 14 heures devant la gare SNCF que la manifestation débutera.
« Dans un contexte trouble de montée des idées d’extrême-droite, il serait dangereux de faire l’impasse sur les politiques économiques et sociales qui nous ont amenés à cette situation. L’intersyndicale réaffirme son combat contre le racisme et la xénophobie, comme elle réaffirme son engagement pour la paix », affirment les syndicats dans leur communiqué commun.
« Le pacte de responsabilité, le CICE, en passant par les exonérations de cotisations sociales fragilisent nos systèmes de solidarité que sont les services publics et la protection sociale. Dans cette période de confusion, la boussole doit rester les luttes et la solidarité comme nous le montre la mobilisation exemplaire en Guyane », ajoutent-ils.
La CGT appelle à faire barrage à l’extrême droite
Le second tour des élections reste cependant dans tous les esprits, et la position sur le choix à faire dans les urnes est, pour sa part, beaucoup moins unanime. Sans appeler explicitement à voter pour Emmanuel Macron, la CGT veut « faire barrage à l’extrême droite » et clame que « pas une voix ne doit se porter sur sa candidate ».
Pour le syndicat, la présence de la candidate du Front national au second tour de la présidentielle est « un danger pour la démocratie, la cohésion sociale et le monde du travail ». Un danger dont sont responsables, estime-t-il, « les gouvernements, qui depuis 2002 se sont succédé sans jamais répondre aux aspirations légitimes à plus de justice sociale, sans ouvrir de perspectives d’avenir meilleur ».
« L’autoritarisme des gouvernements successifs, les engagements non tenus ou les reniements, le renoncement à une Europe sociale, les dénis de démocratie, l’utilisation à répétition du 49.3 et les politiques menées ont cultivé la désespérance et le fatalisme d’une partie de la population », écrit encore la CGT. Qui ne cite le nom du candidat “en marche” que pour mentionner la loi Macron.
Solidaires renvoie Emmanuel Macron et Marine Le Pen dos à dos
Solidaires, de son côté, choisit de renvoyer Macron et Le Pen dos à dos. « Macron et Le Pen sont les deux faces d’une même pièce : le capitalisme mondial ou national. Un capitalisme libéral et européiste côté face, et un capitalisme nationaliste et autoritaire côté pile », déclare le syndicat dans son communiqué.
Reprenant le slogan « On vaut mieux que ça », Solidaires annonce vouloir opposer « une solidarité internationale de classe » aux deux candidats : « Nous affirmons, avec le monde associatif et en unité syndicale, que nous comptons initier à partir du 1er mai 2017 une véritable convergence civile et militante pour construire un autre avenir que celui que nous imposera le ou la future président.e et son gouvernement. »
« Face aux régressions passées et à venir […], nous répondrons en occupant la rue et les places, et nous construirons – comme en Guyane – les luttes et les grèves qui inverseront la tendance sociale et feront gagner nos revendications de solidarité et de progrès », scande encore Solidaires, avant de conclure : « Au-delà d’élire, il faut agir ! »