Les travaux d’assainissement et de chauffage urbain sur les boulevards Rey, Sembat et Lyautey vont-ils être suspendus ? Le chantier, qui préfigure ce que sera, en 2018, le nouveau plan de circulation du centre-ville de Grenoble, va-t-il faire l’objet d’un coup d’arrêt ? La décision, entre les mains du tribunal administratif de Grenoble saisi d’un recours en référé par l’association Grenoble à cœur et 118 requérants, sera rendue ce vendredi après-midi.
La Métropole de Grenoble, porteur du projet de piétonnisation Cœur de ville, cœur de métropole, n’a en effet pas attendu la décision du juge, saisi en urgence, pour donner le coup d’envoi des travaux. Le chantier a donc démarré le 19 avril, veille de l’audience… Et avec lui, quelques embouteillages dont les Grenoblois – dont un certain nombre sont pourtant en vacances – se seraient bien passés.
Lancement des travaux et… embouteillages
Est-ce le temps que tout le monde prenne ses repères ? Depuis deux jours, les bouchons sur les boulevards côtoient des rues devenues désertes. Chronique d’une pagaille annoncée ? La précipitation avec laquelle a été mise en œuvre le nouveau plan de circulation à la faveur des travaux sur les réseaux, et derrière lui le projet CVCM, a été un des points soulevés par la défense des requérants à l’audience ce jeudi matin.
Simulacre de concertation, périmètre d’étude restreint, absence d’étude d’impact, reports de circulation et de nuisances non pris en compte… Pour l’avocat, qui réclame la suspension des travaux le temps qu’un second recours, sur le fond celui-là, soit jugé, le subterfuge est patent.
« On a profité des travaux d’assainissement et de chauffage pour mettre en place le plan de circulation. Il s’agit en fait de tester grandeur nature les orientations retenues dans CVCM. La délibération 56 (votée le 3 février 2017 et actant CVCM, ndlr) n’est pas qu’un acte préparatoire mais un document juridique et technique ».
Cet « acte préparatoire », c’est le principal, et quasiment seul, argument avancé par la défense de la Métropole. Pour elle, un plan provisoire mis en place pour les seuls travaux mais qui ne préfigurerait en rien la version définitive. Laquelle ne sera connue qu’en 2018, la collectivité se donnant six mois, et de nouvelles concertations, pour ajuster le tir. A charge désormais pour le juge administratif de donner son feu vert et laisser les travaux suivre leur cours…
PC