« Occupons-nous de notre avenir ! » Tel est le mot d’ordre, ce jeudi 30 mars, pour la journée nationale de mobilisation de neuf organisations syndicales ou associatives de retraités. En Isère comme sur l’ensemble du territoire, des manifestations sont ainsi prévues, à l’appel des mouvements CGT, CFTC, CFE-CGC, FO, FSU, Solidaires, FGR-FP, LSR et URNPA.
À Grenoble, rendez-vous est donné à 15 heures place Félix-Poulat, pour le départ d’une manifestation en direction de la préfecture. Deux autres rassemblements isérois sont également organisées le matin, à Bourgoin-Jallieu et au Péage-de-Roussillon.
Une baisse de 20 % du pouvoir d’achat des retraités
Les retraités entendent dénoncer la baisse de leur pouvoir d’achat, conséquence selon eux du remplacement du calcul des pensions sur les salaires par celui sur les prix. « Une catastrophe pour nombre de retraité-e‑s », écrivent les organisations, qui dénoncent une perte d’environ 20 % de leur pouvoir d’achat.
« Les pensions de retraite ne sont pas une allocation de solidarité, une aumône. La pension est le résultat des cotisations payées tout au long de la vie professionnelle, des richesses qui ont pu être créées pendant ce temps », rappellent les retraités dans leur appel à la mobilisation.
Le logement et la santé au cœur des inquiétudes
Sont également mises en cause dans les revendications « l’instauration de la taxe de 0,3 % de contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (Casa), la perte de la demi-part réservée aux veuves et veufs ayant élevé un enfant, la fiscalisation de la majoration de 10 % de la pension pour les personnes ayant élevé au moins trois enfants… »
Autres motifs d’inquiétude : le logement, « une dépense de plus en plus importante que l’on soit propriétaire ou locataire », le coût et l’inadaptation des transports, la « désertification des services publics » et l’accès à la santé. « Aujourd’hui, trop de retraités ne sont plus en mesure d’avoir une mutuelle. Le plafonnement du remboursement des mutuelles a fait chuter le remboursement des frais de santé », notent ainsi les organisations.
Des revendications qui s’inscrivent dans l’actualité politique
Les manifestations s’inscrivent en plein dans l’actualité politique. « Se mobiliser le 30 mars, c’est dire aux candidats à l’élection présidentielle que les 17 millions de retraitées veulent voir leur place reconnue dans la société, avoir les ressources pour vivre décemment, pouvoir se soigner, se loger », insistent les retraités.
Le communiqué ne manque par ailleurs pas de fustiger les inégalités et prédit, « si rien n’est fait », un appauvrissement généralisé des retraités dans les années à venir. « Fin 2016, des associations caritatives ont dénoncé l’accroissement de la pauvreté actuellement chez les personnes âgées. Parmi les plus touchées, on trouve principalement les femmes, pour qui les pensions sont globalement inférieures de 40 % à celles des hommes. »
Enfin, les neuf organisations syndicales et associatives lancent en parallèle un questionnaire en ligne, afin de consulter directement les retraités sur « la réalité de leur situation ». Une série de questions destinée à connaître le sentiment des personnes sur leurs revenus, mais aussi sur leur degré d’autonomie, leur situation familiale, et leur sentiment sur la prise en compte des retraités dans le débat public.