Il n’y aura pas de Scop Ecopla. Les discussions engagées entre le repreneur italien Cuki Cofresco et une partie des ex-salariés du dernier fabricant français de barquettes en aluminium pour l’alimentaire n’ont pas abouti. Mais y aura-t-il une loi Ecopla ?
L’idée est en germe depuis plusieurs mois déjà. Portée par les chevilles ouvrières des Amis d’Ecopla, elle est défendue par des élus communistes et écologistes essentiellement, venus soutenir les ex-salariés dans la défense de leur emploi et de leur entreprise. Avec cette loi, il s’agirait de placer la sauvegarde de l’activité et de l’emploi au cœur des procédures judiciaires. « Les salariés doivent primer sur les créanciers en cas de liquidation d’une entreprise », défendaient déjà à l’automne dernier les ex-salariés.
La porte Scop refermée, reste à concrétiser l’idée. Pour Europe Écologie Les Verts, c’est l’occasion de remonter au créneau. « Pour éviter d’autres sinistres industriels similaires, il est plus que temps d’adopter une « loi Ecopla » qui favorise la reprise des entreprises en difficultés par leurs salariés », pointent dans un communiqué les porte-parole nationaux Julian Bayou et Sandra Regol.
Nouvel espoir : un projet de loi Ecopla
« Ce que nous dit le cas Ecopla aujourd’hui, comme ce que nous disait la mobilisation des « Fralib » hier, c’est que notre droit protège d’abord les capitaux, les machines et les créanciers avant de protéger les emplois, les territoires et les projets co-construits par les salariés. Demain, il faut qu’une offre de reprise d’activité par des salariés sur site soit étudiée prioritairement, avant un plan de cession d’actifs ou une délocalisation. »
« Comme en Allemagne, la loi doit également prévoir la cogestion des entreprises en réservant des sièges avec droit de vote dans les conseils d’administration aux salariés. Les salariés de notre pays doivent enfin être formés au fonctionnement des Scop. »
Place à un projet de loi ? Pour les ex-Ecopla, qui veulent encore croire que leurs rencontres avec Emmanuel Macron, Benoît Hamon ou Jean-Luc Mélenchon porteront leurs fruits sur le terrain législatif cette fois, le combat ne serait pas complètement perdu… En 2012, Benoît Hamon, alors ministre de l’Économie sociale et solidaire, avait déjà défendu cette idée. Tout comme Emmanuel Macron en 2014 quand il était ministre de l’Économie. Sans aller alors plus loin…
PC