Au cours d’un conseil municipal extraordinaire le mercredi 8 mars, la majorité municipale de Meylan a rendu un avis défavorable à l’encontre du Programme local pour l’habitat de la Métro, au motif que « ces objectifs purement quantitatifs sont jugés excessifs et irréalistes ».
Le rejet du PLH métropolitain à Meylan n’est pas une surprise : le jour même de sa présentation, le conseiller municipal Thibaud Carlassare avait annoncé la constitution d’un collectif pour s’opposer à la « concentration urbaine voulue par la Métropole ». Mise en ligne fin février, une pétition a été signée à ce jour par 245 personnes.
Des arguments de « mauvaise foi », dénonce l’opposition
Pour l’opposition, « le refus du PLH métropolitain par la municipalité de Meylan est un coup de bluff qui pénalisera surtout les habitants du “bas Meylan” ». Si elle rejoint la municipalité sur quelques arguments (le coût du foncier et sa raréfaction), elle considère que les autres (pas assez de transports en commun, étude du foncier indisponible) « frisent la mauvaise foi ».
Mais surtout, l’opposition meylanaise reproche à la municipalité de bloquer la réalisation de logements sociaux, au nom de « l’équilibre actuel et [de] l’identité de la commune ». « L’identité de Meylan serait donc de préserver les quartiers Haut Meylan, Maupertuis de constructions de logements social et de réserver la densification de Meylan et le logement social aux quartiers qui en ont déjà beaucoup », écrivent les conseillers municipaux de gauche.
Loi SRU : 25 % de logements sociaux contre 14 % à Meylan aujourd’hui
Les élus d’opposition n’ont d’ailleurs pas manqué de dresser un certain nombre de propositions (meilleure répartition entre quartiers, innovations dans les formes d’urbanisme). Ni de rappeler que la loi SRU contraindra la ville à se doter de 25 % de logements sociaux à l’horizon 2025, alors que la commune n’en compte que 14 % actuellement.
« Le risque, écrit enfin l’opposition, est que, devant tant de mauvaise volonté, l’État serait fondé à urbaniser tout le terrain de la faculté de pharmacie qui lui appartient, incluant le terrain de foot et les jardins familiaux. Ceci pénaliserait surtout les habitant des quartiers Sud, où la Ville continue de densifier, de supprimer les arbres, et de vouloir concentrer le logement social… »