EN BREF – Les secondes rencontres de géopolitique critique auront lieu du 7 au 11 mars, au même moment que le 9e festival de géopolitique organisé par Grenoble École de management. Un choix assumé pour les organisateurs, qui proposent d’offrir des informations complémentaires et une vision différente de la géopolitique de celle proposée par l’école de commerce.
Proposer une lecture différente de la géopolitique de celle proposée depuis neuf ans par l’école de commerce de Grenoble lors de son festival. Tel est l’objectif des Rencontres de géopolitique critique, qui auront lieu du 7 au 11 mars.
Portées par le laboratoire de recherche en sciences sociales Pacte de Grenoble et l’association Modus operandi, les rencontres de géopolitique critique se positionnent contre ce qu’elles considèrent comme l’unidimensionnalité de cette discipline telle qu’abordée par ce festival.
Le festival de géopolitique accusé de manquer d’impartialité
Un exemple ? En 2016, le festival de géopolitique de l’École de management de Grenoble avait pour thème « Afrique, Afriques ». Le laboratoire Pacte et l’association Modus operandi avaient alors pointé du doigt le prétendu manque de neutralité de cet événement. Selon eux, ce festival ne parlait de l’Afrique qu’à travers l’angle des échanges commerciaux. D’autres sujets fondamentaux seraient ainsi passés à la trappe, notamment les questions coloniales et post-coloniales, qui sont pourtant des éléments clés de la compréhension de la géopolitique africaine.
Ces associations ne sont pas les seules à dénoncer ce manque d’impartialité. En 2015, Mediapart s’inquiétait ainsi déjà du manque de neutralité de cet événement : « Nos inquiétudes sont grandes quant à la teneur de l’événement, dont les organisateurs se réclament d’une neutralité politique, non seulement factice mais impossible », peut-on lire dans un article publié le 1er avril 2015.
Lors du festival de géopolitique de 2015, des enseignants-chercheurs dénonçaient quant à eux une approche nationaliste des frontières et s’interrogeaient sur les fondements idéologiques de ce festival.
« Pouvoirs des villes » pour les uns, « droit à la ville » pour les autres
Cette année, le festival de géopolitique de l’École de management propose une rencontre sur le thème du « pouvoir des villes ». À contre-pied, les rencontres critiques de géopolitique auront pour thème « le droit à la ville ». « Nous allons nous intéresser aux rapports de force entre élus et habitants au sein des villes. Et aussi à la constitution des villes, aux enjeux financiers et aux investissements, qui confortent ou affaiblissent la dimension capitaliste de la géopolitique d’une ville », explique Claske Dijkema, membre de l’association Modus operandi.
Anaïs Mariotti