« Les traités de libre-échange de nouvelle génération profitent à une minorité dans nos sociétés ». Suite à l’adoption du Ceta par le Parlement européen, le maire de Grenoble Éric Piolle a présenté « La Réplique de Grenoble ». Un texte proposé « à la signature des villes et territoires mobilisés en faveur d’alternatives locales et durables aux nouveaux traités de libres échanges. »
Cette « Réplique de Grenoble » a été rédigée à l’occasion des deuxièmes Rencontres paneuropéennes des villes anti Tafta-Ceta-Tisa, qui se déroulaient à Grenoble les 17 et 18 février dernier. Des rencontres au cours desquelles le candidat écologiste Yannick Jadot a notamment pu déguster une « grande soupe paysanne. »
Du temps de l’opposition à celui de la proposition
Pour les rédacteurs du texte, les traités de libre-échange « menacent directement notre capacité à construire une société et une vie meilleures pour chacun, une économie socialement et écologiquement durable, le droit à la reconnaissance démocratique des habitant-e‑s tout en préservant nos territoires comme des biens communs. »
« L’urgence, pour l’Europe, est de consolider son économie en renforçant les droits sociaux, économiques, environnementaux et du travail, et non de déréguler davantage ses marchés », estime encore le texte.
Après avoir pris acte de l’adoption du traité Ceta, les maires et élus signataires se prononcent sur un certain nombre de principes. « Mobilisation locale », « reconstruction démocratique » ou encore « réinvention du lien avec les citoyens ». « Il est temps de passer de l’opposition à la proposition. »
Une commande publique durable et responsable
En matière de proposition, le texte demeure cependant très général. Évoquant « des milliers d’alternatives […] déjà en marche autour de nous », il appelle à « définir et promouvoir des règles d’un commerce juste et durable, dans l’intérêt de tous et non celui de quelques-uns ».
Seules pistes concrètes exposées : la municipalisation des services publics et « une commande publique durable et responsable ». Ceci afin que les territoires puissent « renforcer leurs capacités de résilience et de coopération pour reconquérir les biens communs, retrouver les moyens de dynamiser l’emploi local » ou encore « préserver l’agriculture biologique ».
« Nous nous engageons à communiquer cette déclaration, proposée par les villes et territoires présents ou représentés, aux responsables de l’Union européenne, aux gouvernements nationaux et aux institutions et organismes pertinents », concluent enfin les rédacteurs et premiers signataires de cette Réplique de Grenoble.