Environ 300 personnes s’étaient réunies le 10 février à Grenoble, pour réclamer "Justice pour Théo", le jeune homme victime de graves violences policières.© Joël Kermabon - Place Gre'net

Affaire Théo : Manifestation de sou­tien agi­tée le 10 février à Grenoble

Affaire Théo : Manifestation de sou­tien agi­tée le 10 février à Grenoble

REPORTAGE – Environ 200 per­sonnes se sont réunies, ven­dredi 10 février, place Notre-Dame à Grenoble, pour récla­mer « Justice pour Théo », le jeune homme d’Aulnay Sous-Bois, vic­time de graves vio­lences poli­cières, le 2 février dernier. 

Près de 200 personnes place Notre-Dame. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Près de 200 per­sonnes place Notre-Dame. © Joël Kermabon – Place Gre’net

« La police mutile, la police assas­sine » scandent envi­ron 200 per­sonnes aux alen­tours de 18 heures 30, place Notre-Dame, à Grenoble.

Dans les rangs, la colère popu­laire est pal­pable : « Théo doit être la der­nière vic­time de vio­lences poli­cières. Que Justice soit faite ! » clame une mani­fes­tante au micro­phone, ensuite applau­die par la foule.

Pour les mani­fes­tants, « l’af­faire Théo » est loin d’être un cas isolé, les noms d’Adama Traoré et Jean-Pierre Ferrara, reve­nant ainsi à plu­sieurs reprises lors du ras­sem­ble­ment. L’objectif de ce der­nier : dénon­cer des vio­lences et des humi­lia­tions poli­cières plus glo­bales. « Si on veut que la police reste répu­bli­caine, il faut la sur­veiller et dénon­cer les injus­tices », estime Manuel, un qua­dra­gé­naire membre de La France Insoumise.

« Police par­tout, Justice nulle part » 

« Police par­tout, Justice nulle part » scandent les mani­fes­tants, inquiets de l’avenir des ins­ti­tu­tions publiques. Pour eux, ce ras­sem­ble­ment est l’occasion de ques­tion­ner la place de la police dans une société démo­cra­tique. « La police est cen­sée être exem­plaire, elle n’est pas sup­po­sée faire jus­tice elle-même. C’est dan­ge­reux pour la démo­cra­tie, d’autant plus que leurs pou­voirs vont être ren­for­cés », estime Hugo, un jeune étu­diant qui fait réfé­rence au pro­jet de loi sur la légi­time défense.

Environ 300 personnes s’étaient réunies le 10 février à Grenoble, pour réclamer "Justice pour Théo", le jeune homme victime de graves violences policières. © Joël Kermabon - Place Gre'net

© Joël Kermabon – Place Gre’net

Certains mani­fes­tants consi­dèrent que les forces de l’ordre s’acharnent davan­tage sur les « jeunes des cités » : « C’est tou­jours le même public qui est ciblé, sou­vent des mino­ri­tés qui ne sont pas assez repré­sen­tés », estime Hugo.

Enfin, la quasi-tota­lité des per­sonnes pré­sentes place Notre-Dame se disent « cho­quées » et « scan­da­li­sées  », par les conclu­sions de l’enquête de l’Inspection géné­rale de la police natio­nale (IGPN) : « Et quoi, la matraque aurait glissé toute seule dans ses fesses ? » s’indigne un jeune manifestant.

Un ras­sem­ble­ment trans­formé en « mani­fes­ta­tion sauvage »

Environ 300 personnes s’étaient réunies le 10 février à Grenoble, pour réclamer "Justice pour Théo", le jeune homme victime de graves violences policières.© Joël Kermabon - Place Gre'net

© Joël Kermabon – Place Gre’net

Aux alen­tours de 19 heures, le slo­gan « Tout le monde déteste la police » résonne. Un petit groupe de jeunes com­mence à s’agiter et à lan­cer des pétards place Notre-Dame. En dépit de l’ab­sence d’autorisation préa­lable de la pré­fec­ture, le groupe se dirige en direc­tion de la place Grenette.

Par effet de foule, une par­tie des mani­fes­tants suit la tête du cor­tège. « Arrêtez les gars, on va perdre l’autorisation de la pré­fec­ture pour la pro­chaine mani­fes­ta­tion », crie un jeune homme, qui tente de stop­per la mani­fes­ta­tion sauvage.

19 heures 30 : Débordements et vitrines saccagées 

La vitrine de la succursale d'Axa a volé en éclats. © Joël Kermabon - Place Gre'net

La vitrine de la suc­cur­sale d’Axa a volé en éclats. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Malgré ses efforts, le groupe d’environ une cen­taine de per­sonnes se dirige place Victor Hugo, où ont lieu de pre­miers débor­de­ments aux alen­tours de 19 heures 30. En tête du cor­tège, des jeunes hommes cagou­lés dégradent des dis­tri­bu­teurs de banque, à l’aide de bou­teilles en verre.

À hau­teur du cours Berriat, les « cas­seurs » s’attaquent désor­mais aux maga­sins : cette fois-ci, la vitrine d’une com­pa­gnie d’assurance est tota­le­ment bri­sée. Tout comme celle d’une agence ban­caire. Suite à ces actes de van­da­lisme, plu­sieurs per­sonnes quittent le cortège.

Reportage : Joël Kermabon et Anaïs Mariotti.

Des forces de police discrètes

De nom­breux camions de police étaient pos­tés à plu­sieurs endroits de la ville. Probablement pour ne pas enve­ni­mer une situa­tion déjà ten­due, les forces de l’ordre se sont pour­tant fait très dis­crètes lors de ce ras­sem­ble­ment. La foule s’est dis­per­sée à hau­teur du quar­tier Saint-Bruno, sans aucune inter­pel­la­tion visible.

Alors que les ten­sions montent par­tout en France, la famille de Théo avait lancé un appel au calme, le 7 février der­nier. La sœur du jeune homme, tou­jours hos­pi­ta­lisé, avait déclaré pour le Parisien : « Ce n’est pas seule­ment Théo qui attend, ce n’est pas seule­ment sa famille qui attend. Toute la France attend que les per­sonnes en uni­forme res­pectent leur travail. »

Avant d’a­jou­ter : « La Justice est là pour faire son tra­vail et elle le fera car face à des actes comme ça, il n’y a pas le choix, il faut agir. On demande à tous ceux qui créent des inci­dents, d’at­tendre dans le calme, et de faire confiance à la Justice. »

Anaïs Mariotti

AMa

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