On ne sait toujours rien de l’impact des limitations de vitesse et interdictions de circulation sur la qualité de l’air. En décembre, Grenoble a pourtant été confrontée douze jours durant à un épisode de pollution, certes pas très intense mais suffisamment long pour que le dispositif se traduise par des restrictions de circulation touchant un automobiliste sur quatre. Rebelote en janvier.
Un mois après, impossible d’y voir vraiment clair. Tout juste sait-on que le dispositif s’est traduit, le week-end des 10 et 11 décembre, par une baisse du trafic routier (- 5 % aux entrées de Grenoble et sur la rocade) et une hausse des déplacements dans les transports en commun (+ 7 %) et à vélo (+ 16 %). Ces derniers ont été vraisemblablement boostés par la mise en place de la gratuité, certains partenaires du dispositif au départ réticents ayant fini par y céder…
A Paris, l’effet de telles mesures, mises en place du 23 au 25 janvier, a déjà été mesuré et analysé. D’après Airparif, la mise en place de la circulation différenciée, au moyen comme à Grenoble des vignettes Crit’air, s’est traduit par une baisse de 14 % des émissions de particules fines PM 10, de 15 % des PM 2,5 et de 20 % des NOx. Une baisse équivalente à celle enregistrée lors de la mise en place de la circulation alternée, à ce détail près que moins de voitures ont été touchées par les mesures. De prime abord, Paris aurait tout à y gagner.
Dans l’attente des données du trafic détaillé
Grenoble, elle, doit encore patienter pour connaître l’impact de ses mesures sur la qualité de l’air. Car le processus est visiblement un peu plus compliqué qu’à Paris. Atmo Auvergne Rhône-Alpes, qui doit s’y employer, peine visiblement à récupérer toutes les données. Et notamment celles du trafic détaillé. C’est là le premier écueil. En effet, si ces données sont centralisées dans la capitale, à Grenoble, ces chiffres sont collectés par différents canaux et organismes. Or ce n’est qu’une fois en possession de ces données qu’Atmo pourra les consolider avec les variations d’émissions de polluants atmosphériques.
« Le bilan, bien entendu, on va le faire, souligne Camille Rieux à Atmo Auvergne Rhône-Alpes. Et on va aussi sortir des éléments qui ont trait aux gains d’émissions en distinguant les gains réels et les gains qui auraient pu être obtenus si le dispositif avait été respecté à cent pour cent. » Prière de patienter donc. Avant de reprendre le volant. La qualité de l’air étant en (bonne) voie d’amélioration en ce début de semaine, les interdictions ont été levées…
PC