EN BREF – La recherche spatiale joue un rôle moteur dans la transition énergétique… sur Terre. C’est ce qu’ont tenu à montrer les spécialistes de l’aérospatial réunis le 21 décembre dernier sur le site d’Air Liquide, à Sassenage. S’y tenait une table ronde sur le thème « Exploration spatiale : le défi de l’énergie », dans la foulée de la signature du contrat entre le groupe et l’Agence spatiale européenne pour le projet de lanceur Ariane 6.
« Sur Terre, nous sommes gaspilleurs en énergie. L’accès à l’énergie fossile a une fin, il faut contribuer à une transition énergétique », a d’emblée rappelé François Darchis, membre du comité exécutif d’Air Liquide lors de la table ronde sur le thème « Exploration spatiale : le défi de l’énergie », qui se tenait sur le site de Sassenage, le 21 décembre dernier, en présence des représentants des plus grandes instances de l’aérospatial.
Or que vise la recherche spatiale sinon à promouvoir des énergies propres et renouvelables pour la survie des astronautes ? « Les défis dans l’espace sont les mêmes que sur Terre, comme l’a souligné Mélanie Prugniaux, étudiante au Centre spatial universitaire de Grenoble. Il s’agit de minimiser la consommation d’énergie et d’utiliser les ressources de manière propre et efficace ». D’où l’intérêt majeur « à établir un parallèle entre le spatial et la Terre ».
« La recherche dans l’aérospatial aide au développement des énergies renouvelables sur Terre et porte de nombreuses innovations », a encore assuré cette dernière. 60 % des travaux en recherche et développement contribueraient ainsi aux progrès dans l’énergie durable, d’après François Darchis. Un enjeu qu’a bien saisi Air liquide, partenaire clé dans ce domaine.
Demain, sur Terre, des systèmes « autonomes » ?
Un exemple d’application ? Le principe d’autonomie de fonctionnement dans l’espace peut s’appliquer aux sociétés terrestres, affirme Frank De Winne, directeur de l’EAC, Centre des astronautes de l’Agence spatiale européenne. « Les vols habités seront totalement autonomes en énergie. Le défi est de faire en sorte que des individus partent sur Mars pour y vivre et y mourir dans un espace sans ressources pour l’être humain. »
Pour relever le défi énergétique sur Terre et en particulier lutter contre le changement climatique, nos sociétés pourraient ainsi fonctionner, à l’image des bases spatiales, sur un modèle de « système clos », autonomes et sans pollution, déjà proposé pour les vols habités.
Quant au recyclage de l’eau, déjà en vigueur dans les stations spatiales, il pourrait être mis en place sur Terre pour faire face au problème d’accès à l’eau potable, a souligné Frank De Winne.
CL