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Grenoble vote son bud­get 2017 sur fond de mani­fes­ta­tion, gaz lacrymo et dégradations

Grenoble vote son bud­get 2017 sur fond de mani­fes­ta­tion, gaz lacrymo et dégradations

REPORTAGE VIDÉO – La ses­sion de ce lundi 19 décembre du conseil muni­ci­pal de la ville de Grenoble n’a pas dérogé à la nou­velle règle qui veut qu’il se déroule dans une ambiance sur­vol­tée. Une nou­velle fois, l’as­sem­blée a été contrainte de déli­bé­rer sous pro­tec­tion poli­cière. Et ce alors même qu’elle s’ap­prê­tait à voter notam­ment deux déli­bé­ra­tions très impor­tantes pour la ville, le bud­get 2017 et le pro­to­cole de pré­fi­gu­ra­tion du Nouveau pro­gramme de réno­va­tion urbaine (NPNRU). 

Près de 200 personnes devant l'hôtel de ville. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Près de 200 per­sonnes devant l’hô­tel de ville. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Près de 200 per­sonnes se sont ras­sem­blées, ce lundi 19 décembre, devant l’hô­tel de Ville de Grenoble où devait se dérou­ler le der­nier conseil muni­ci­pal de l’an­née 2016.

Dans la petite foule, des biblio­thé­caires, des agents de la ville cor­na­qués par leur inter­syn­di­cale, des ani­ma­teurs périscolaires…

Mais aussi des com­mer­çant, séden­taires ou non, et même des pro­duc­teurs et des agri­cul­teurs dont un venu en tracteur.

Côté mai­rie, on s’é­tait pré­paré à toute éven­tua­lité, comme à l’ac­cou­tu­mée depuis six mois, en fil­trant les entrées afin que les mani­fes­tants ne puissent pas aller plus loin que le par­vis. Ce ras­sem­ble­ment n’é­tait d’ailleurs pas une sur­prise puisque les dif­fé­rentes orga­ni­sa­tions syn­di­cales avaient pré­venu qu’elles ne lâche­raient rien quant à leurs reven­di­ca­tions respectives.

Les CRS ont dû inter­ve­nir à coups de gre­nades lacrymogènes

Réouverture des biblio­thèques et demande de mora­toire pour les biblio­thé­caires, bronca contre la fer­me­ture du bou­le­vard Agutte Sembat pour les com­mer­çants, fronde contre la nou­velle régle­men­ta­tion des mar­chés pour les com­mer­çants non séden­taires, lutte contre la « casse des ser­vices » liée au plan de sau­ve­garde pour les agents de la Ville et malaise chez les ani­ma­teurs périscolaires…

La banderole des bibliothécaires. © Joël Kermabon - Place Gre'net

La ban­de­role des biblio­thé­caires. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Toute une lita­nie reven­di­ca­tive, chaque conseil muni­ci­pal en recen­sant une de plus, avec laquelle il a bien fallu que la Ville com­pose, à l’o­rée de ce qui s’annonçait d’emblée comme un conseil muni­ci­pal sous haute tension.

Une ten­sion qui s’est concré­ti­sée à tra­vers quelques exac­tions ayant occa­sionné d’im­por­tantes dégradations.

Notamment des intru­sions mus­clées de la part de la frange la plus radi­cale des mani­fes­tants, jugu­lées très dure­ment par une escouade de CRS venus à la res­cousse à coups de gre­nades lacry­mo­gènes et de matraques. Des actes « inqua­li­fiables » contre les­quels, dans la fou­lée, la Ville a décidé de por­ter plainte, ne sou­hai­tant pas lais­ser impu­nies les dégra­da­tions com­mises par cer­tains des manifestants.

Mais quoi de mieux qu’un résumé en images de ce début de soi­rée très agité ?


Reportage Joël Kermabon

La lutte des agents et des biblio­thé­caires va continuer

Tout cela ne doit pas faire oublier que le conseil muni­ci­pal devait, entre autres déli­bé­ra­tions parmi les 94 à l’ordre du jour, voter le bud­get pri­mi­tif 2017 et, au titre des poli­tiques de la ville, le pro­to­cole de pré­fi­gu­ra­tion du NPNRU*.

Maryvonne Boileau lors de la délibération sur le protocole de configuration pour le programme Anru. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Maryvonne Boileau lors de la déli­bé­ra­tion sur le pro­to­cole de pré­fi­gu­ra­tion du NPNRU. © Joël Kermabon – Place Gre’net

En pré­li­mi­naires aux impor­tants débats qui allaient suivre, la Ville de Grenoble a décidé d’ac­cor­der un temps de parole à ses agents au début du conseil municipal.

Mais, là aussi, la décep­tion a été au ren­dez-vous pour les agents en lutte.

« Aucune ligne ne peut bou­ger selon lui [Éric Piolle, le maire de Grenoble, ndlr], ce que nous per­sis­tons à ne pas croire », rap­porte une porte-parole un peu dépi­tée, qui déclare que les agents pour­sui­vront, envers et contre tout, leur action. De quoi pro­mettre des len­de­mains dif­fi­ciles à Éric Piolle qui devra comp­ter sur leur déter­mi­na­tion lors des pro­chains conseils muni­ci­paux, si rien ne bouge entre temps.

Une décon­ve­nue en chasse une autre…

Conseil municipal du 2& septembre 2015. © Ville de Grenoble

Conseil muni­ci­pal du 28 sep­tembre 2015. © Ville de Grenoble

Ce conseil muni­ci­pal per­turbé n’est d’ailleurs pas la seule décon­ve­nue à laquelle a été confronté le maire de Grenoble. En effet, à l’is­sue de la déli­bé­ra­tion sur le bud­get 2017, deux membres du groupe Rassemblement citoyen de la gauche et des éco­lo­gistes (RCGE), majo­ri­taire à la Ville de Grenoble, Bernadette Richard-Finot (Parti de gauche) et Guy Tuscher (Ensemble ! ), se sont abstenus.

Un pre­mier coup de canif dans le contrat majo­ri­taire ? C’est, après l’a­voir inter­rogé sur les vio­lences de la soi­rée, l’une des ques­tions que nous avons posées à Éric Piolle juste avant la pause.

« Qu’on les gaze ! »

Autant dire que, du côté syn­di­cal, le son de cloche n’est pas le même. Solidaires Isère n’y va pas avec le dos de la cuillère, n’hé­si­tant pas à par­ler de pro­vo­ca­tion poli­cière. « Face aux Grenoblois, la police condam­nait l’accès de toutes et tous à la mai­son com­mune. Une énième pro­vo­ca­tion « piol­li­cière » ? », ques­tionne le syndicat.

Les CRS se préparent à charger. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Les CRS se pré­parent à char­ger. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Qui pour­suit. « Oui, et sui­vie par les jets de gaz et les coups de matraques assé­nés par les poli­ciers aux mani­fes­tants. »

« Les Grenoblois n’approuvent pas le plan de casse ? Qu’on les gaze ! Voilà le vrai visage de la démo­cra­tie par­ti­ci­pa­tive sauce Piolle : la pen­sée unique ges­tion­naire, et les coups pour ceux qui ne se sou­mettent pas aux mesures uni­la­té­rales des élus EELV-PG-Ensemble », conclut sans prendre de gants Solidaires Isère.

Joël Kermabon

* Place Gre’net aura l’oc­ca­sion d’y reve­nir dans un pro­chain article.

Joël Kermabon

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