REPORTAGE VIDÉO – C’est à pied ou à bord de leurs camionnettes que près de 350 commerçants sédentaires et non-sédentaires en colère ont manifesté dans les rues de Grenoble ce lundi 5 décembre. En cause : le nouveau règlement des marchés, la fermeture du boulevard Agutte-Sembat, dans le cadre du projet Cœur de ville, cœur de métropole, mais aussi les nouvelles dispositions prises par la Ville imposant la fermeture des terrasses de café et restaurants à 22 heures.
S’il fallait une preuve que les commerçants sont des lève-tôt, elle a été donnée ce lundi 5 décembre, dès potron-minet et par un froid de canard, par les quelque 350 d’entre eux qui se sont regroupés devant l’hôtel de ville, ce lundi 5 décembre, avant de manifester dans les rues de Grenoble.
Pour autant, personne n’aura été pris par surprise. Les unions de commerçants sédentaires et non-sédentaires avaient prévenu : on allait bloquer la ville pour protester. De fait, depuis le début du mois, les réseaux sociaux bruissaient de leur annonce, on allait voir ce qu’on allait voir !
Les raisons de la colère
Les raisons de ce courroux ? Il y en a plusieurs. Les commerçants du centre-ville s’insurgent, entre autres griefs, contre la fermeture annoncée du boulevard Agutte-Sembat, une des mesures phares du projet Cœur de ville, cœur de métropole (CVCM). Mais pas seulement, l’annonce de la fermeture des terrasses des cafés et restaurants à 22 heures en rajoute encore à leur colère. Les non-sédentaires, quant à eux, pestent contre la nouvelle réglementations des marchés envisagée par la Ville de Grenoble.
« On ne nous concerte jamais assez, on ne tient jamais compte de nous. Ce nouveau règlement ça va tuer les marchés », se plaint un commerçant non-sédentaire de la place Victor-Hugo. Le professionnel est inquiet, tout particulièrement parce que l’été il quitte Grenoble pour faire la saison ailleurs.
« Il n’y a pas de touristes à Grenoble l’été. Du coup, je vais perdre mon emplacement. Je suis là pour revendiquer mon droit à travailler », s’insurge-t-il. Par ces mots, le commerçant accuse la disposition qui obligera les marchands, à partir de janvier 2017, à une présence obligatoire d’au moins quatre jours par semaine, faute de quoi ils risquent de perdre leur emplacement au profit d’un autre.
Une réaction, entre autres, illustrant bien l’une des raisons de la colère qui animait les commerçants au cours de cette manifestation dont nous avons rapporté quelques images.
Reportage Joël Kermabon
Un marqueur de l’anxiété des commerçants
Dans le cortège, plusieurs politiques. Si l’on a pu entrapercevoir au tout début du rassemblement Marie-Josée Salat, Jérôme Safar et Anouche Agobian, tous membres du Rassemblement de gauche et de progrès au conseil municipal, d’autres élus sont restés plus longtemps et ont déambulé avec le cortège. Notamment les élus Les Républicains Richard Cazenave et Matthieu Chamussy.
Très présentes également, quelques figures de Grenoble, le changement dont François Tarantini qui ne cachent pas leur soutien aux manifestants.
Pour Matthieu Chamussy, Cette manifestation est un marqueur de l’anxiété des commerçants, qu’ils soient sédentaires ou non, et il est important de prendre leurs revendications au sérieux. « Les commerçants sont ceux qui font vivre la ville sur le plan économique et en matière d’animation. Ce sont eux aussi qui apportent de la sécurité. Une rue où tous les rideaux sont fermés, c’est une rue moins propre où il n’y a pas de sécurité », estime l’élu.
La manifestation s’est finalement dispersée, toujours dans le calme, devant le siège de la Métropole.
Joël Kermabon