Des chercheurs ont mis au point une protéine rouge fluorescente capable d’éclairer les cellules vivantes de l’intérieur. Grâce aux rayons X du synchrotron européen de Grenoble (ESRF), les scientifiques de l’Institut de biologie structurale (CEA/CNRS/université Grenoble-Alpes) ont ainsi donné naissance, aux côtés des chercheurs de l’université d’Amsterdam, à “mScarlet”.
Ces protéines fluorescentes, couramment utilisées dans l’imagerie cellulaire, fonctionnent en quelque sorte sur le principe de balises lumineuses que les scientifiques attachent à une protéine. De la sorte, elles permettent de rendre visibles et de suivre les mouvements et interactions des protéines à l’intérieur d’une cellule vivante. Bref, rendre visibles, moyennant un microscope toutefois, des processus auparavant invisibles, comme le développement des cellules nerveuses dans le cerveau ou la propagation des cellules cancéreuses dans le corps.
Ne manquait plus que le bio-marqueur rouge
Ces protéines fluorescentes existent en différentes couleurs. Car « plus on utilise de couleurs, plus on peut suivre de processus en simultané », fait remarquer l’ESRF dans un communiqué. Certains de ces bio-marqueurs ont été trouvés dans la nature (chez une méduse par exemple pour la couleur verte de la protéine GFP) mais la plupart des couleurs – bleu, cyan et jaune – ont été créées de toutes pièces. Bref, ne manquait plus que le rouge…
MScarlet est le résultat de nombreuses années de recherches après la découverte, en 1999, dans les coraux, d’une protéine fluorescente rouge. Il a fallu quatre années de travaux avant que les chercheurs réussissent à en tirer une lumière brillante rouge. A croire que le jeu en vaut la chandelle puisque la protéine ainsi créée détient un record de brillance et une durée de fluorescence inégalée de 3,9 nanosecondes.
PC