Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne Rhône-Alpes, a présenté ce mercredi 16 novembre le plan régional de « sécurisation des gares et des trains.» Doté de plus de 100 millions d’euros, ce dispositif a pour objectif la mise en place, sur la durée du mandat, d’un « bouclier de sécurité » dans les TER, les gares et leurs abords.
Ce plan qui va coûter 100 millions d’euros se veut « le plus ambitieux de France ». Il figurait parmi les engagements de campagne de Laurent Wauquiez, pour lequel la sécurité des habitants d’Auvergne Rhône-Alpes constitue une « priorité absolue ». Il sera voté en assemblée plénière ce jeudi 17 novembre.
Au nombre des mesures envisagées : le doublement des effectifs de la sureté ferroviaire et la création d’un centre de supervision régional. Le tout accompagné d’un plan d’investissements pour la vidéoprotection dans les TER, les gares et leurs abords.
L’insécurité dans les trains en forte hausse en Auvergne Rhône-Alpes
La région Auvergne Rhône-Alpes a fait face à une recrudescence de 27 % des actes de délinquance dans ses trains en 2015 (données Cezar* de la SNCF comptabilisant l’ensemble des actes de délinquance constatés). Partant de ce constat, l’exécutif régional a décidé de réagir et de faire face à la « multiplication des violences verbales et physiques » dans les TER et les gares du réseau ferré régional.
« Sur les 8 500 actes liés à la sûreté recensés en 2015 par la SNCF, 60 % ont eu lieu dans les gares, 15 % dans les trains, et 25 % sur les autres emprises SNCF », indique la Région. Qui précise encore que « 85 % des faits se sont produits dans 5 des 12 départements du périmètre : le Rhône et la Métropole de Lyon en représentent 32 %, l’Isère 20 %, la Savoie et la Haute-Savoie 17 %, la Drôme 16 %. »
Des chiffres inquiétants selon l’exécutif régional. Lequel s’alarme d’autant plus de la situation lorsqu’il considère le nombre des signalements pour radicalisation islamiste. En effet, la région Auvergne Rhône-Alpes se classe juste après après l’Île-de-France, avec 506 signalements recensés d’avril 2014 à mai 2015, soit 12 % des 4 119 signalements de France métropolitaine (source : ministère de l’Intérieur).
Doublement des effectifs de sûreté ferroviaire, généralisation de la vidéoprotection
Quid des mesures proposées ? La Région annonce le doublement des effectifs de la sûreté ferroviaire, notamment du nombre d’agents de la surveillance générale (Suge**) d’ici la fin du mandat. Avec la création « inédite » d’un centre de supervision régional, c’est une meilleure efficacité des forces de sécurité qui est visée. À cet effet, « un poste de commandement régional sera créé » pour centraliser les images des gares équipées en “vidéoprotection” en temps réel. « Auvergne Rhône-Alpes sera la seule région équipée d’un tel centre en dehors de l’Île-de-France », se félicite la Région.
Quant à la “vidéoprotection”, elle sera considérablement améliorée. Une première tranche concernera l’équipement de 105 gares, tandis que 100 % des nouveaux TER seront dotés d’équipements de vidéosurveillance. Les anciennes rames « seront progressivement équipées à l’occasion de leur rénovation ». L’objectif ? Équiper 100 % du parc de TER d’ici la fin de la mandature.
Enfin, le Conseil régional étudiera « avec les procureurs de la République la mise en œuvre de peines d’intérêt général pour les individus ayant commis des actes de vandalisme. »
JK
* Cezar : acronyme signifiant connaître les zones à risques.
** La Suge est composée d’agents SNCF, en tenue, assermentés et titulaires d’une autorisation de port d’arme.