Dans une lettre ouverte, datée au 11 novembre 2016 – adressée au maire de Grenoble, Eric Piolle - le Comité de liaison des unions de quartier de Grenoble (Cluq), auteur de la première pétition débouchant sur la première votation citoyenne, revient à la charge. Il fait la démonstration qu’il ne pouvait pas atteindre les 20 000 voix majoritaires requises.
Le 15 octobre dernier, le Cluq, instigateur de la pétition – qui demandait l’abrogation de la hausse des tarifs de stationnement et une concertation sur le sujet – est sorti gagnant des urnes avec 4 515 voix sur les 6 618 votants, soit 66 % des votes. Avec ce score, il a pourtant échoué, n’ayant pas relevé le défi des 20 000 voix majoritaires à atteindre, un seuil arrêté par l’exécutif, parce qu’il lui avait permis d’accéder à la mairie.
Étant toutefois sorti vainqueur des urnes, le Cluq exige que son résultat se traduise par un engagement du maire. Sans quoi, la promesse de « redonner du pouvoir d’agir » aux habitants serait bel et bien une coquille vide… Pour le Cluq, il apparaît en effet que « les conditions d’organisation et de publicité de cette première votation ne sont en rien comparables à celles des municipales de 2014 ». Et de comparer la campagne de la votation à celle des municipales, en faisant ressortir quatre différences de taille.
« 8 bureaux de vote [pour la votation], contre 87 dans le cas des municipales »
- Première différence : « la campagne de la votation n” [a] duré que 15 jours ».
- Deuxième point : la profession de foi du candidat n’a pas été diffusée à tous les Grenoblois.
- Troisième grief : « certains candidats ont disposé de 10 fois plus de moyens que d’autres »… Dans une note de bas de page, le Cluq précise au maire : « Vous avez refusé de nous octroyer des frais d’impression de campagne (2 000 euros) alors que les élus de la majorité municipale faisaient, pour un montant estimé à 10 000 euros, distribuer un tract par la Poste dans les 70 000 boîtes grenobloises pendant la semaine de vote ».
- Enfin, quatrième différence, selon le calcul du Cluq : « Les bureaux ont été ouverts trois fois moins de temps que pour les municipales, 70 % du temps pendant les heures de travail, dans 8 bureaux de votes, contre 87 dans le cas des municipales ».
« Remise à plat totale des tarifs du ticket résident »
« Que faire alors ? », fait mine de s’interroger le Cluq, après avoir exposé ces éléments. « A court terme », le Cluq propose au maire, qui se félicitait au sortir de la semaine de votation que Grenoble se place « dans le top européen de la participation européenne », d’en prendre acte… Et donc « de revoir la délibération de juin 2016 en conservant les tarifs des horodateurs en l’état mais en [s”] engageant dès demain pour une remise à plat totale des tarifs du ticket résident et la mise en place de la concertation demandée… »
« A moyen terme », le Cluq demande à la Ville de « réellement prendre en compte les propositions que les habitants [lui] feront pour revoir l’ensemble du dispositif ». Le Cluq finit sa missive en souhaitant au maire « de prendre les décisions nécessaires pour que « redonner du pouvoir d’agir aux habitants » soit plus qu’une formule séduisante ».
SC