ENTRETIEN – La Mure accueillera le départ de la 17e étape de la Grande Boucle 2017. L’annonce officielle a eu lieu mardi à Paris, lors de la présentation du parcours. Une récompense de plusieurs années de travail pour les élus de la Communauté de communes de la Matheysine et de La Mure. Le 19 juillet prochain, les coureurs s’élanceront de cette ville de 5 300 habitants en direction de Serre Chevalier, dans les Hautes-Alpes, via les cols d’Ornon, de la Croix de Fer, du Télégraphe et du Galibier. Le maire de La Mure, Éric Bonnier, nous a confié au téléphone sa joie et sa fierté de recevoir ce grand événement.
Qu’est-ce que représente pour La Mure d’être ville-départ d’une étape du Tour de France 2017 ?
C’est une joie d’accueillir une course qui est mondialement connue. Ça veut dire un coup de projecteur fantastique sur notre territoire et notre ville. Et puis c’est une fierté parce que, quand vous êtes face au mur (lors de la présentation du parcours à Paris, ndlr) où vous voyez toutes les villes invitées – Marseille, Salon-de-Provence, Chambéry… – et que vous apercevez La Mure, cette petite ville de montagne de 5 300 habitants, en plein milieu, quelque part on se dit qu’on n’a pas bossé pour rien.
La commune avait pour projet de recevoir le Tour depuis 2012. Pouvez-vous retracer les différentes étapes jusqu’à l’annonce de la bonne nouvelle ?
Fabrice Marchiol, en tant que maire de La Mure à l’époque, avait adressé un courrier à Christian Prudhomme (le directeur de l’épreuve), dans lequel il indiquait qu’il serait bien qu’on puisse accueillir le Tour de France pour le bicentenaire de Napoléon en 2015.
Ça n’avait pas marché. Christian Prudhomme avait répondu, entre autres, qu’avant le Tour de France il fallait au moins recevoir une autre épreuve. C’est ce qu’on a fait entre temps puisqu’on a été ville d’arrivée d’une étape du Critérium du Dauphiné en 2014.
En 2015, le nouveau président de la communauté de communes de la Matheysine, Joël Pontier, a lui aussi envoyé une lettre à Christian Prudhomme en lui proposant un tracé plus original sur notre territoire, avec l’idée d’arriver à Notre-Dame de La Salette. Pas de nouvelles jusqu’au mois d’août où on a reçu un coup de fil de Christian Prudhomme nous annonçant que La Mure serait ville de départ de la 17e étape du Tour de France 2017.
Pourquoi La Mure a‑t-elle été choisie, selon vous ?
Je pense que ce qui a fait la différence c’est qu’au niveau de l’organisation du Critérium, on a été impeccables. Les officiels nous avaient dit que le test avait été rempli haut la main. Deuxième chose, je pense qu’ils ont vu l’émulation que cela a créée. La population avait participé, on avait décoré les vitrines, fait une animation. Il y a aussi le souhait de Christian Prudhomme de mettre à l’image les petites villes. Enfin, c’est aussi le point de départ d’une sacrée étape de montagne, où le Tour n’était pas revenu depuis des années : le col d’Ornon, la Croix de Fer, le Galibier et Serre Chevalier.
Est-ce une fierté aussi d’être ville-départ d’une des principales étapes de montagne ?
Oui, totalement. Au niveau de la Communauté de communes de la Matheysine, on ne parle que de ça. On se dit que c’est l’occasion de vendre notre territoire, les images vont être retransmises dans 190 pays… En tout cas, on est preneurs, il n’y a pas de soucis (sourires).
Au niveau économique, quel est le coût pour obtenir le départ d’une étape de la Grande Boucle et comment est-il réparti ?
Le ticket d’entrée, c’est 65 000 euros hors taxe. Après, on sait qu’à côté il y aura des frais annexes, donc il faut qu’on budgétise un peu plus. La ville de La Mure n’est pas seule dans cette aventure. Il y a la communauté de communes et puis je suppose qu’on pourra aller vers le Département aussi parce qu’il faut noter qu’on est la seule ville de l’Isère à accueillir un départ d’étape.
À quelles retombées économiques vous attendez-vous grâce au Tour ?
Il faut qu’on fasse un petit calcul, mais les retombées par rapport à l’investissement, c’est au moins trois fois plus. Du fait des nuitées passées sur place, aux niveaux des commerçants, de la consommation, de la fréquentation…
Il va y avoir de la consommation sur place mais on va attirer aussi d’autres personnes à d’autres moments. C’est cela aussi qu’il faut voir.
Accueillir un départ d’étape implique une grosse organisation…
C’est clair ! Depuis que j’ai eu Christian Prudhomme au téléphone, mes nuits sont très courtes (rires). On a déjà commencé à travailler. Un comité de pilotage va être créé entre la ville de la Mure et la communauté de communes. On a une partie sécurité qui va être draconienne par rapport à l’accueil du public, une partie concernant la route… On a aussi les parties touristique, animation, communication et puis l’accueil. Au bas mot, pour un départ d’une étape du Tour de France, on attend entre 10 et 15 000 spectateurs. On va recevoir environ 3 500 véhicules dont 1 500 camions. On a déjà réfléchi à tout ça. Ça va rentrer au chausse-pied mais on est capables de le faire.
Propos recueillis par Laurent Genin