EN BREF – Une soixantaine de personnes se sont rassemblées ce samedi 8 octobre rue Félix Poulat en soutien aux femmes polonaises, à l’appel de La Plateforme des droits des femmes de l’Isère . Une bien maigre mobilisation alors même que l’IVG est remis en question dans plusieurs pays européens et que les mouvement anti-choix reprennent du poil de la bête.
« Je croyais que nous serions beaucoup plus nombreux », lance, visiblement déçue, l’une des personnes présentes. De fait, la mobilisation en soutien aux femmes polonaises, organisée par la Plateforme des droits des femmes de l’Isère[1] pour le droit à l’IVG libre et gratuit, n’a pas fait le plein.
C’est effectivement un rassemblement bien maigrelet d’une soixantaine de personnes qui tentent, ce samedi 8 octobre rue Félix Poulat, de mobiliser les passants affairés d’un samedi après-midi en centre-ville. Des passants pressés et qui se sentent, semble-t-il, très peu concernés si l’on en juge au nombre de ceux qui s’arrêtent pour discuter ou lire les affiches.
Céline Deslattes, la présidente du Planning Familial de l’Isère – qui avait organisé fin septembre l’opération « Ceci n’est pas un cintre » – rappelle les objectifs de ce rassemblement.
Reportage Joël Kermabon
Une législation extrêmement restrictive
Une des raisons de cette mobilisation, somme toute confidentielle, tient sûrement au fait que dans l’intervalle, suite à d’immenses manifestations, la proposition de loi interdisant presque complètement l’IVG en Pologne a été rejetée par la chambre basse du parlement.
« La mobilisation des femmes polonaises et la solidarité internationale ont eu raison des relents liberticides des mouvements anti-choix », se félicite le Planning familial de L’Isère.
Une « excellente nouvelle » qui ne doit pas faire oublier que la législation polonaise demeure extrêmement restrictive. Et qui intervient au terme de la conférence EuroNGOs de Paris qui s’est achevée ce 5 octobre.
Au nombre des interrogations à l’ordre du jour de cette conférence, une question fondamentale selon le Planning familial. « L’Europe peut-elle toujours se considérer comme progressiste […] alors même que 15 % des parlementaires européens adhèrent aux idées des anti-choix ? », s’inquiète le mouvement. Qui met en garde contre « les agissements de groupuscules réactionnaires minoritaires mais bien organisés ».
« Le droit à disposer de son corps, de Paris à Varsovie »
Raison de plus pour le Planning familial de « redoubler d’efforts pour garantir un accès universel aux droits et santé sexuels et reproductifs ». Des mots qui prennent tout leur sens dans un contexte où La manif pour tous, qui reprend du service ce 16 octobre, repart en guerre contre les droits des femmes et des LGBTI [2], selon les féministes.
Joël Kermabon
[1] La plateforme des droits des femmes de l’Isère se compose des organisations suivantes : Planning Familial de l’Isère, Osez le féminisme 38, centre de planification de Voiron, CMSF, Cercle laïque, Apardaf, NPA, CFDT-CHU Grenoble, Femmes égalité, Sud, FSU 38, Pag 38, Attac, Femmes en noir 38, LDH, LDH Iran, LIFPL, CFDT Santé/sociaux, CGT et UFICT-CGT mairie de Grenoble, FSU, Solidaires Isère, UD CFDT 38, UD CGT 38, Unef, Ades, Front de gauche, Europe Écologie – Les Verts, Gauche unitaire, Les Alternatifs, MJS, Parti communiste français, Parti de gauche, Parti socialiste, PCOF, Rassemblement nouveau à gauche…
[2] LGBTI : Lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, intersexes