REPORTAGE VIDÉO - Rentrée sous haute tension pour le conseil municipal de la ville de Grenoble, ce lundi 26 septembre. L'intersyndicale des agents territoriaux de la Ville s'était en effet invitée sur le parvis pour protester contre le plan de sauvegarde des services publics. Ce qui n'a pas empêché les conseillers municipaux de débattre à propos d'une pétition du Comité de liaison des unions de quartier (Cluq). L'enjeu : faire abroger l'augmentation des tarifs du stationnement.
Reprise houleuse du conseil municipal, devant lequel l'intersyndicale des agents territoriaux de la ville de Grenoble avait mobilisé ses troupes, ce lundi 26 septembre. Elle entendait ainsi protester contre le plan de sauvegarde des services publics initié par la Ville. En signe de symbole, des agents bibliothécaires avaient édifié un mur de livres barrant en partie le parvis de la mairie. Le tout sous une banderole "Territoriaux en lutte pour la défense des services publics grenoblois ».
Une manière symbolique de faire rempart contre les suppressions de postes induites par le plan de sauvegarde de la municipalité. Point d'échos de la manifestation cependant à l'intérieur de la salle du conseil. Au programme, ce soir-là, un débat sur la pétition du Comité de liaison des unions de quartier (Cluq) demandant aux élus de revenir sur l'augmentation des tarifs de stationnement. Une première dans l'enceinte délibérative grenobloise qui allait enfin voir se concrétiser le dispositif d'interpellation et de votation citoyenne mis en place par la majorité.
"Cachez ce public que je ne saurais voir"
Pour l'occasion, ce nouveau rendez-vous de la démocratie est également retransmis en direct dans la salle de conférence de la Maison des associations sise 6 rue Berthe de Boissieux. L'objectif ? Faire partager l'événement au plus grand nombre de concitoyens. En effet, la municipalité craignait que les quelque cinquante places de la salle du conseil soient insuffisantes pour accueillir le public… espéré (cf. encadré).
Mais pas seulement, chat échaudé craint l'eau froide… Le maintien de la sérénité des débats – alors même qu'une manifestation se déroule sur le parvis –, n'est peut-être pas totalement étranger à la mise en place de ce dispositif.
Ce qui n'a pas manqué de faire vivement réagir les oppositions de droite comme de gauche.
C'est ainsi que Marie-José Salat, conseillère municipale du groupe Rassemblement de gauche et de progrès fustige ce qu'elle estime être une "décentralisation du public", une manière, selon elle, d'éradiquer toute source de contradiction. "Cachez ce public que je ne saurais voir, tel pourrait être votre slogan ! », lance l'élue.
Quant à Matthieu Chamussy, le président du groupe Les Républicains - UDI et Société civile, il ne prend guère plus de gants. "Vous invoquez le risque de troubles à l'ordre public. La manifestation des Grenoblois par leur présence ne saurait être un trouble à l'ordre public. À moins que vous ne considériez que le peuple soit un trouble à l'ordre public ? », ironise l'élu.
Reportage Joël Kermabon
"La démocratie est une exigence quotidienne"
"Ce débat qui s'ouvre est une première. Il doit permettre de déterminer si le conseil municipal souhaite revenir sur sa décision dans le cadre qui a été créé lorsque nous avons mis en place ce droit d'interpellation, ou bien de demander à l'ensemble des Grenoblois de se prononcer sur ce sujet », expose Éric Piolle, le maire de Grenoble. Avant de passer la parole à Pascal Clouaire, conseiller municipal délégué à la démocratie locale.
Et ce dernier de rappeler à l'assemblée – dans une ambiance houleuse entretenue principalement par Matthieu Chamussy – les règles "du dispositif d'interpellation citoyenne [exploré] aujourd'hui pour la première fois ». Tout en soulignant que "la démocratie, ce n'est pas un vote tous les six ans mais une exigence quotidienne ».
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