DÉCRYPTAGE - Pour se débarrasser du plus gros et du plus risqué de ses emprunts toxiques, la Métro va devoir s’acquitter d’une indemnité de remboursement anticipée de 25 millions d’euros. Soit trois millions de plus que le capital initialement emprunté. Retour sur un accord signé avec l’État qui, en échange de l’abandon des poursuites judiciaires à l’encontre de la banque Dexia, ouvre à Grenoble-Alpes Métropole les portes du fonds de soutien. Mais ferme celles d’un éventuel débat…
A combien s'élève la facture des emprunts toxiques, ces prêts contractés en 2006-2007 par la Métro auprès de la banque Dexia pour financer en grande partie la construction du Stade des Alpes ? D’un montant initial de 58,3 millions d’euros, ces emprunts devraient finalement coûter le double au contribuable. La note est salée ? Peut-être pas pour tout le monde.
Depuis le 1er juillet 2016, la Métro a passé un “deal” avec l’État. Elle a accepté de bénéficier du fonds de soutien – mis en place par les pouvoirs publics pour aider les collectivités à sortir de leurs emprunts toxiques –, en échange de l'abandon du contentieux engagé contre Dexia en 2013, banque dont les actifs ont depuis été rachetés par… l’État.
Un taux passé de 3,50 % à près de 20 %
Tour de passe-passe ? Si l’État lui vient en aide à hauteur de 17 millions d’euros*, c’est aussi et surtout parce que la Métro va devoir payer des indemnités colossales pour rembourser de manière anticipée le plus gros, et le plus risqué, de ses emprunts toxiques. Un emprunt de 22 millions d’euros contracté en 2006 dont le taux, basé sur la parité euro-franc suisse, s’est envolé. De 3,50 %, il flirte aujourd’hui avec les 20 %.
Résultat : dix ans après l’avoir contracté, la Métro traîne comme un boulet un emprunt dont le capital à rembourser se montait en juillet 2016 à 17,5 millions d’euros. Mieux, pour pouvoir le rembourser de manière anticipée, grâce à un autre prêt, la Métro va devoir payer des pénalités à feu Dexia : 25 millions d’euros d’indemnité de remboursement anticipé, soit plus que le capital emprunté…
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