TROIS QUESTIONS À – Un mois après son élimination en quart de finale aux Jeux olympiques de Rio, l’équipe de France de football féminin affronte, en match amical, l’équipe du Brésil ce vendredi 16 septembre à 21 heures au stade des Alpes. Nous avons rencontré Camille Abily, la milieu de terrain de l’Olympique Lyonnais juste avant l’entraînement, le temps de lui poser trois questions.
Place Gre’net : Avez-vous déjà rencontré l’une des joueuses brésiliennes auxquelles vous serez confrontée ce soir lors de ce match amical ?
Camille Abily : J’ai déjà rencontré Marta parce que j’ai joué avec elle aux États-Unis en 2009 – 2010 – ça ne nous rajeunit pas tout ça – et ça me fait plaisir de la revoir ce soir.
C’est une très très grande joueuse, très dangereuse. Elle fait partie des meilleures du monde, elle l’a encore prouvé cet été aux Jeux olympiques et il va falloir se méfier.
Nous jouons face à une très belle équipe brésilienne mais nous allons tout faire pour remporter ce match.
Pensez-vous qu’en France le football féminin est suffisamment aidé et développé ?
Oui, je le pense. À la fédération nous avons la chance d’avoir un président [Noël Le Graët, ndlr] qui œuvre et qui met tout en place pour que le football féminin soit reconnu et au niveau de mon club, le président Aulas fait également beaucoup pour notre sport. De plus, beaucoup de personnes haut-placées dans le football masculin nous aident. Après, on peut toujours mieux faire, cela reste à améliorer mais nous sommes sur le bon chemin. Je pense que la Coupe du monde de 2019 en France nous permettra de franchir encore un nouveau palier.
Que ressentez-vous à l’idée que beaucoup de jeunes ou très jeunes filles vont vous regarder jouer et espéreront peut-être mener une carrière comme la vôtre ?
C’est fantastique ! C’est vrai qu’il y a encore quelques années on n’aurait pas cru pouvoir devenir des modèles pour des petites filles. On ne pensait pas du tout à ça. Maintenant, elles commencent à s’identifier à des joueuses de l’équipe de France, de certains clubs, tout en continuant à admirer leurs idoles masculines.
Tout cela ne peut que progresser et permettre au football féminin d’évoluer. J’ai d’ailleurs pour ma part commencé à jouer à l’âge de six ans et j’en ai trente-et-un. Cela fait donc déjà pas mal d’années que je joue au football.
Mais malheureusement, dans les années 90, le football féminin n’était pas très connu et je n’ai pas pu suivre des matchs à la télévision. Je suis très contente de constater que désormais la médiatisation du football féminin est beaucoup plus importante.
Propos recueillis par Laurent Génin et Joël Kermabon