REPORTAGE PHOTO – La 4^e édi­tion du fes­ti­val de théâtre en plein air À la Bastille se déroule du 1^er au 15 août au som­met de la Bastille. Au pro­gramme : spec­tacles, concerts et – la nou­veauté de cette année – par­ti­ci­pa­tion de Nuit debout Grenoble, qui a pré­senté une paro­die de jour­nal télé­visé. Retour en images sur cette soi­rée d’ouverture.

Festival de théâtre en plein air À la Bastille, 2016. © Yuliya Ruzhechka – Place Gre’net

« Si vous vous ennuyez, vous pou­vez regar­der la vue der­rière », lance avec un sou­rire Philippe Bazatole, à la fois auteur et acteur de la pièce, avant « Burn août », spec­tacle d’ou­ver­ture de cette 4^e édi­tion du fes­ti­val À la Bastille, déjà pré­senté aux spec­ta­teurs en 2015.

Un conseil fort heu­reu­se­ment resté inutile, la ving­taine de spec­ta­teurs réunis ce soir du 1^er août sur la ter­rasse des géo­logues, sur la Bastille, étant visi­ble­ment res­tés cap­ti­vés par les rebon­dis­se­ments de la pièce.

Un spec­tacle mêlant sujets d’ac­tua­lité et de poli­tique et his­toires de la vie quo­ti­dienne. Son cadre ? Une vue spec­ta­cu­laire sur Grenoble. La scène ? L’herbe fraîche. Les spec­ta­teurs étaient quant à eux assis sur des marches en pierre, les yeux rivés, quelques pas plus bas, sur les deux comé­diens, Christine Favaro et Philippe Bazatole, par ailleurs orga­ni­sa­teurs du festival.

Festival de théâtre en plein air À la Bastille, 2016. © Yuliya Ruzhechka – Place Gre’net

Même si cer­tains mots ne leur étaient pas fami­liers, quelques enfants venus assis­ter au spec­tacle ont vive­ment réagi au jeu des comé­diens : cer­tains s’en sont amu­sés, d’autres ont demandé plus sérieu­se­ment à leurs parents la signi­fi­ca­tion des mots incon­nus : « C’est quoi le PDG ? »

Une jeune fille, assise tout au fond de la salle impro­vi­sée, a quant à elle répondu à voix haute avec une grande spon­ta­néité à une réplique rhé­to­rique de comé­dienne : « Pas vrai les filles ? » Un échange entre le public et les comé­diens qui s’est fait natu­rel­le­ment dans cette ambiance inti­miste et convi­viale. Que deman­der de plus ?

Un fes­ti­val engagé

© Yuliya Ruzhechka – Place Gre’net

Nouveauté de cette édi­tion : la pré­sence de Nuit debout Grenoble, venu sur l’in­vi­ta­tion des orga­ni­sa­teurs, ces der­niers ayant par­ti­cipé aux assem­blées popu­laires du mou­ve­ment et ayant appré­cié les ren­contres et les échanges qui s’y produisaient.

Les objec­tifs de ces deux ini­tia­tives se sont ainsi croi­sés, à l’oc­ca­sion du fes­ti­val. Le spec­tacle « Burn août » a laissé place à une repré­sen­ta­tion pré­pa­rée par des membres de Nuit debout : une paro­die de jour­nal télé­visé, avec de brefs sketchs humo­ris­tiques et enga­gés. Seul regret, selon les spec­ta­teurs : la durée du spec­tacle, assez courte. La paro­die pré­sen­tée par Nuit debout a tou­te­fois donné lieu à des dis­cus­sions sur les actions et pro­jets du mou­ve­ment, qui se sont pro­lon­gées autour d’un pique-nique convivial.

À la nuit tom­bée, un der­nier spec­tacle s’est déroulé devant la dizaine de per­sonnes res­tantes : le cou­ché de soleil avec vue sur la ville et les mon­tagnes alen­tour, puis les rues de Grenoble qui se sont éclai­rées à la lumière des lam­pa­daires. Une spec­tacle à cou­per le souffle.

Retour en images sur la pre­mière soi­rée du festival.

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Yuliya Ruzhechka

LE FESTIVAL ANARCHISTE REPÉRÉ PAR LA MAIRIE

Quel est le but de ce fes­ti­val ? « Il n’y a pas de but », confie en sou­riant Christine Favaro, qui ajoute, plus sérieu­se­ment : « On veut faire venir jouer des com­pa­gnies de théâtre, des groupes de musique, créer le dia­logue. » Avec un élé­ment impor­tant : la gra­tuite de l’é­vè­ne­ment, une par­ti­ci­pa­tion libre au cha­peau étant pro­po­sée aux spectateurs.

« C’est un fes­ti­val anar­chiste. Il faut le dire ! », pré­cise Philippe Bazatole. N’entendez pas par là des reven­di­ca­tions poli­tiques, mais une vision phi­lo­so­phique : « Anarchiste, cela veut dire qu’on peut créer du beau sans argent. »

Après la pre­mière édi­tion de À la Bastille, la mai­rie de Grenoble a décidé d’y appor­ter son “sou­tien moral”, en relayant sa pro­gram­ma­tion par le biais de son réseau. Cependant, le sou­tien sou­haité par des orga­ni­sa­teurs du fes­ti­val serait plu­tôt de faire connaître l’é­vè­ne­ment auprès des com­pa­gnies et des asso­cia­tions théâ­trales sus­cep­tibles d’y participer.

Le fes­ti­val À la Bastille se déroule de 1^er au 15 août. Sa pro­gram­ma­tion (modi­fiable selon des condi­tions météo) est dis­po­nible sur le site du fes­ti­val.