DÉCRYPTAGE – La réquisition par la préfecture de l'Isère d'un terrain appartenant à la Métro sur la commune de Murianette pour y accueillir les caravanes de gens du voyage a déclenché la colère des riverains et des agriculteurs, qui ont défilé place de Verdun, le 20 mai dernier. Après l'abandon de cette réquisition, Métro et préfecture se renvoient la balle.
« Honte à la Métropole ! » Le ton était donné et la cible désignée lorsque des agriculteurs ont manifesté avec leurs tracteurs dans Grenoble, vendredi 20 mai au matin.
Motif de leur colère ? L'arrêté que venait de prendre la préfecture, réquisitionnant un terrain situé dans le village de Murianette, entre Domène et Gières, au pied du massif de Belledonne, pour le transformer en aire d'accueil provisoire de gens du voyage.
Le terrain en question, 4 hectares appartenant à la Métro, est actuellement occupé par deux jeunes agricultrices qui ont obtenu le droit de l'exploiter, suite à un appel d'offres, voilà un peu plus d'un an. C'est pourquoi l'Association pour la défense des agriculteurs et des terres agricoles de Murianette, Domène et Gières, soutenue par la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) de l'Isère, a choisi de manifester dès que l'arrêté a été rendu public.
Mais les motifs d'inquiétude ou de colère ne portaient pas que sur cette question. Lucie Grillo, maire de Murianette, a ainsi indiqué dans un communiqué publié (et depuis retiré) sur le site de sa Ville : « Ce terrain non viabilisé et détérioré par les conditions climatiques ne nous semble pas être adapté pour l’accueil de 200 caravanes. Sans compter, les conséquences sanitaires qui y seraient déplorables et le manque de moyens de la commune pour parer à un accroissement même temporaire de la population. »
Un village de 900 habitants pour accueillir 1200 personnes
La présidente de l'Association pour la défense des agriculteurs de Murianette, Élisabeth Perrot, va dans le même sens : « Nous sommes un village de 900 habitants. Il va arriver environ 1200 personnes, ça fait plus que doubler notre village en l'espace d'une heure. Comment gérer ça, surtout avec un zone maraichère à côté ? Est-ce que vous croyez vraiment qu'ils vont aller à l'Intermarché acheter leurs légumes ? Je ne les traite pas de voleurs, mais certains dans le lot viendront se servir… »
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