ENTRETIEN – La 15e édition du festival Magic Bus, dédié aux musiques actuelles, se tiendra les 20 et 21 mai prochains, à l’Esplanade de Grenoble. Damien Arnaud, coordinateur de l’association Retour de scène – en charge du festival depuis sa fusion avec Dynamusic en 2014 –, revient avec nous sur la genèse de Magic Bus et sur la programmation de cette nouvelle édition.
Entretien mené par Marion Serguier et Camille Veyres*
Comment est né le festival Magic Bus ?
En fait, avant d’être un festival, le Magic Bus était un disquaire à Grenoble [installé rue Gabriel Péri, ndlr] spécialisé dans la scène locale. Il passait donc pas mal de groupes des environs.
Pour aller un peu plus loin, les propriétaires se sont montés en association et de petits concerts ont été organisés chez ce disquaire une fois par semaine. Afin de créer un moment plus fort, ils ont ensuite décidé de créer le festival Magic Bus. A l’origine, c’était donc un festival essentiellement axé sur la scène locale.
La scène locale tient-elle toujours une place importante dans la programmation du festival ?
Il y a aujourd’hui plus de têtes d’affiche qu’auparavant. Mais, en général, on essaie de programmer un ou deux groupes locaux par soir.
Quels genres musicaux privilégiez-vous ?
On est un festival de musiques actuelles qui a une couleur de programmation assez festive, populaire. A Grenoble, je pense que les gens sont contents d’avoir cet événement convivial en plein air au mois de mai. C’est la fin des partiels, en plus ! Donc les étudiants répondent bien à l’appel, ils se font plaisir avec Magic Bus qui ouvre la saison des festivals d’été tout en restant en ville.
L’association assume également une mission d’accompagnement des groupes locaux. Pour ces groupes, être programmé pendant le festival est-il l’aboutissement de cet accompagnement ?
Pas forcément. Nous avons déjà le parcours de la Cuvée grenobloise, compilation d’une quinzaine de groupes locaux, éditée chaque année à partir du mois de janvier. Certains groupes sont programmés pendant le festival, mais tous ne correspondent pas forcément à l’esprit du Magic Bus.
Comment se fait le choix des artistes ?
A Grenoble, c’est assez compliqué car il y a une offre de concerts énorme, en festival comme en salle. On a dû se repositionner au fur et à mesure de l’ouverture de nouvelles salles.
Depuis deux ans, on axe vraiment sur une programmation de groupes qui ne passent pas dans les salles grenobloises. Par exemple, on a programmé des groupes “historiques”, comme Massilia Sound System l’an dernier. Ce sont des groupes qui rassemblent les générations, ce qui nous tient à cœur.
Cette année, on peut avoir des anciens comme Babylon Circus ou Asian Dub, et des choses beaucoup plus récentes comme Vald ou Vandal qui ont vraiment une grosse actualité en ce moment.
Le festival est-il amené à prendre de l’envergure ?
Ce n’est pas le souhait de l’équipe. A l’origine, l’idée était vraiment de montrer l’effervescence propre à la région. Notre volonté serait plutôt de revenir à ces origines-là. Peut-être que le festival changera dans sa forme, s’étalera sur plus de jours, se diversifiera… Mais nous n’avons pas du tout l’ambition de faire du gros volume. Et puis les gros festivals ont un côté impersonnel. Là, on est sur une jauge à deux mille personnes, ça reste un festival à taille humaine.
Cette année, d’ailleurs, on a fait le choix d’enlever le chapiteau qui était sur le site du Magic Bus de façon historique. C’était un chapiteau rectangulaire, pas très joli. On l’enlève pour une grosse scène ouverte à la place. On se calque donc sur les festivals d’été. Reste à espérer que la météo sera clémente !
* Propos recueillis par Marion Serguier et Camille Veyres, étudiantes en Master Diffusion de la culture
INFOS PRATIQUES
Festival Magic Bus
Esplanade Grenoble
Vendredi 20 et samedi 21 mai
Pass 1 jour Early bird : 20 euros
Pass 1 jour Plein tarif : 24 euros
Pass 2 jours : 35 euros