FOCUS – Développement économique et utilité sociale vont parfois de paire. Alyl Sécurité Incendie le prouve. L’entreprise grenobloise vient de boucler une levée de fonds d’un million d’euros en six mois. Signe particulier de cette société fondée en 2007 par James Faricelli : elle emploie des personnes habituellement discriminées sur le marché de l’emploi.
Alyl Sécurité Incendie aurait-elle trouvé la recette du succès entrepreneurial ? À savoir, l’embauche de personnes peu qualifiées ou discriminées. Une chose est sure : l’entreprise grenobloise spécialisée dans la sécurité incendie a le vent en poupe. Elle vient de boucler une première levée de fonds d’un million d’euros en six mois.
Fondée en 2007 par James Faricelli, la société a ainsi pu compter sur l’entrée au capital du Comptoir de l’innovation, le fonds d’investissement du groupe SOS, leader européen de l’entrepreneuriat social. Mais cette levée de fonds a également été possible grâce au soutien de la Nef, la banque solidaire française, et de la Banque populaire des Alpes, partenaire local historique du projet.
Cette nouvelle étape étant franchie, James Faricelli entend poursuivre l’expansion de son entreprise par un « plan de déploiement ambitieux ». « On est en train de structurer le développement », commente le PDG. Alyl Sécurité Incendie, qui compte aujourd’hui cinq agences départementales en Rhône-Alpes, ambitionne ainsi de déployer son réseau pour couvrir la France entière d’ici cinq ans.
Plus précisément, la société prévoit d’ouvrir une agence locale tous les trois mois à compter de septembre 2016 pour atteindre l’objectif de vingt-cinq sites d’ici 2020. Le groupe pourrait alors compter entre 100 et 150 salariés, contre 22 actuellement.
« Être une entreprise modèle au niveau sociétal »
Lauréat du Réseau entreprendre Isère en 2015, James Faricelli s’est imposé sur le marché de la sécurité incendie, grâce notamment à un modèle social original : l’entreprise table depuis ses débuts sur l’embauche de personnes au chômage ou victimes de discriminations. Son credo ? Miser sur l’humain en privilégiant l’embauche de salariés motivés « qui en veulent » plutôt que sur les diplômes.
« La sécurité incendie est un secteur propice à la réinsertion professionnelle, où le niveau de formation peut être accessible à tous, permettant ainsi d’offrir à certains chômeurs la possibilité de devenir ouvriers qualifiés, souligne James Faricelli. Une fois formés en interne à nos métiers, je tiens à ce que tous les salariés passent le diplôme, l’habilitation ou l’agrément adéquats, comme le CAP Agent vérificateur d’appareils extincteurs. »
« On donne la chance à tout le monde et notamment aux personnes discriminées comme les personnes handicapées et les seniors. L’idée est d’être une entreprise modèle au niveau sociétal et de montrer aux personnes intéressées que l’on peut y arriver », ajoute le chef d’entreprise.
Conformément à l’engagement pris à ses débuts, Alyl Sécurité Incendie affirme vouloir continuer à miser dans les prochaines années sur ce mode de recrutement qui a fait son succès. La société s’engage également à consacrer 10 % de son chiffre d’affaires à la formation de ses nouvelles recrues et à privilégier les contrats à durée indéterminée. Elle devra enfin justifier d’un taux de 80 % de sorties positives. Entendez par là une reprise d’études pour compléter la formation acquise, un autre CDI, ou bien encore une évolution de poste.
Maïlys Medjadj
Alyl Sécurité Incendie en chiffres :
5 agences en Isère, Drôme, Ardèche, Savoie et Haute- Savoie.
20 ouvertures d’agences prévues d’ici 2020.
22 salariés
800.000 euros de chiffre d’affaires en 2015, soit 50 % de croissance par rapport à 2014.
1 million d’euros de chiffre d’affaires attendu en 2016.