FOCUS – Le journal du Conseil départemental de l’Isère vient de connaître une cure de jouvence. Relooké, rafraîchi de fond en comble, son nom aussi Isère Mag fait plus jeune. Jean-Pierre Barbier, président (LR) a voulu tourner définitivement la page de l’ancienne parution Isère magazine, où l’un de ses prédécesseurs, André Vallini (PS) avait fait le choix d’être particulièrement visible…
A la « Une » du tout premier numéro d’Isère mag, une jolie working-girl en costume, cheveux au vent, soulevant un haltère… Le ton est donné ! Le nouveau magazine du Conseil départemental, dirigé désormais par une majorité Les Républicains (LR), veut marquer sa différence…
Style plus punchy, maquette plus aérée et moderne, format plus petit, articles moins longs, pagination revue (56 pages contre 48 pages auparavant), titres incisifs, photos plus nombreuses…
« Et le relookage permet de substantielles économies : 25.000 euros de moins pour chaque numéro. C’est notre constante : faire mieux avec moins », se félicite Jean-Pierre Barbier, président LR du Conseil départemental. Et d’ajouter, d’un air amusé : « On fera le prochain numéro moins rose ! ».
Changement de périodicité également pour le nouveau venu… L’ancien Isère magazine était mensuel. Isère mag sera bimestriel (tous les deux mois). Des hors-séries thématiques paraîtront également.
Nul doute que les Isérois vont être surpris ! Un temps de prise en main sera néanmoins nécessaire pour les 583.000 foyers qui recevront, très prochainement, ce tout premier numéro d’Isère Mag flambant neuf.
« C’est le côté audacieux qui nous a plu »
Une lectrice assidue d’Isère Magazine lâche : « Je dois reconnaître que j’aimais beaucoup l’ancienne formule… » Inversement, d’autres s’en étaient lassés et depuis fort longtemps.
Il faut se rendre à l’évidence, « Isère Magazine avait vieilli, il n’avait pas bougé depuis quinze ans. Cela devenait urgent de le revoir… sachant que, dans la presse, les formules changent tous les trente mois environ », rappelle Manuel Poncet, responsable de la communication, dont l’une des missions était précisément de dépoussiérer le journal.
Pour opérer ce virage, une consultation dite « simple » a été lancée. Une quinzaine de réponses sont arrivées de toute la France. Trois offres « de grande qualité » en sont ressorties. Et c’est finalement un Grenoblois, Matthieu Burgio, de la société Matt design, qui a remporté le projet.
« Ce qu’il proposait était mieux ! Et deux fois moins cher : 7.000 euros contre plutôt 15.000 pour les autres propositions », commente le responsable de la communication.
L’équipe rédactionnelle composée de cinq journalistes et de deux pigistes a bien entendu participé à l’actualisation des rubriques, formats, etc. et au choix de la nouvelle maquette. Véronique Granger, rédactrice en chef d’Isère Magazine et désormais d’Isère Mag est ravie : « C’est le côté audacieux de cette maquette qui nous a plu. »
« On va insuffler davantage de positif »
Quant au contenu, il a lui aussi profondément été revisité, avec un souci de lisibilité affirmé. Le sommaire, quelque peu flottant dans l’ancienne formule, fait désormais apparaître trois blocs distincts : “l’Isère avance”, “Les échappées belles” et “Ensemble”.
Autre exemple : tandis que l’ancienne rubrique « 30 jours en Isère » présentait pèle mêle l’actualité, dans le nouveau magazine, une organisation chronologique a été préférée : « Ça s’est passé, ça se passe, ça va se passer. »
Enfin, et surtout… s’agissant du fond, l’accent sera porté… sur l’économie dans les territoires. « La volonté est d’être plus proche de l’économie. La solidarité et les associations étaient sur-représentées. Il y en aura toujours, mais il fallait retrouver un juste équilibre », explique Manuel Poncet.
Rebondissant sur une remarque concernant la présence « forte » dans le magazine d’un ancien président (André Vallini, pour ne pas le nommer), le directeur de la rédaction met les points sur les i : « Le président Barbier n’a pas de velléité à être sur toutes les pages ! On n’est pas là pour faire de la propagande. Quand on en fait trop, on est contre-productif… »
Véronique Granger donne, à son tour, quelques indications sur la teneur des contenus : « On va insuffler davantage de positif, parler encore plus des innovations… Depuis quelques années, beaucoup de thèmes, présentés dans le magazine, étaient assez désespérants, portant sur les coupes budgétaires… »
Valoriser tous les territoires de l’Isère de manière équitable restera toutefois l’une des grandes ambitions d’Isère mag, au moins aussi importante que celle de « rendre compte de ce qui est fait des deniers publics : c’est le rôle d’un journal de service public ! », estime Manuel Poncet.
Séverine Cattiaux
Révolution numérique en préparation… avec iseremag.fr
Si la nouvelle version du site isere.fr sera dévoilée en juin 2016, un nouveau site internet Iseremag.fr est d’ores et déjà en ligne depuis lundi 22 février. Son rôle ? Entre chaque parution du magazine, dont le contenu sera également sur le net, le site sera actif – contrairement à sa version précédente… « Nous en étions encore à Jurassik park ! », lance Richard Juillet, journaliste d’Isère Mag et désormais rédacteur en chef d’iseremag.fr.
A savoir aussi que les articles, vidéos, diapos-photos, etc. du futur site seront systématiquement relayés sur le fil Tweeter. Les tweets (autrement dit des textes très courts en 140 signes contenant des liens vers le net) seront gérés par Laurence Chalubert, cantonnée jusqu’ici aux pages Culture du journal, qui devient aussi community manager.
Construit avec le logiciel open source Drupal, le nouveau site ne sera pas très onéreux, précise le rédacteur en chef.