ENQUÊTE - Ébauché dès 2009, le premier écoquartier de l’écocité Presqu’île sort de terre. Prix, performances énergétiques, mobilité, vie de quartier… Les promesses ont-elles été tenues dans cet espace qui se veut la préfiguration de la ville de demain ? Les futurs habitants nous ont livré leurs premières impressions...
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Les premiers habitants arriveront cet été sur le tout nouvel écoquartier Cambridge, situé sur la Presqu’île à Grenoble. De nombreux étudiants y emménageront, eux, dès septembre. À l’horizon 2020, l'écoquartier sera constitué de quatorze immeubles, où vivront environ 1.300 personnes.
« C’est un pari, ce quartier ! Mais on sait que beaucoup de moyens ont été investis et que la vie devrait être sympa au bout d’un certain nombre d’années », espère Marc, futur habitant du Up, l'un des immeubles en construction sur Cambridge. Marc et son épouse prendront possession de leur bien fin 2016.
Quand Marc parle de « pari », il pense au contexte du quartier Cambridge. Car celui-ci se bâtit sur des terrains plus ou moins en friche, derrière la gare. Un secteur peu fréquenté sinon par les scientifiques et chercheurs du CEA, de Minatec, du Synchrotron et autres labos qui régnaient jusqu'ici sans partage sur la Presqu'île.
D'un côté de l'avenue des Martyrs, le pôle Sciences ; de l'autre, le quartier Cambridge. À proximité de la gare, le nouvel écoquartier profite déjà du passage du tram B, arrivé en août 2014. À l'horizon 2021, un transport par câble pourrait même le relier aux communes voisines.
Pour l'heure, la construction de Cambridge marque une étape supplémentaire dans l'urbanisme durable grenoblois. Cet écoquartier a en effet été labellisé « ÉcoCité », un appel à projet lancé par l’État et la Caisse des dépôts en 2009.
L’objectif des écocités ? Préfigurer la ville de demain, plus sobre, très peu émettrice en gaz à effet de serre. Au travers du fonds « Ville de demain », l’écocité grenobloise a bénéficié de 17,4 millions d’euros de participation financière. Soit la plus importante reçue sur les treize premières écocités. Une aide qui a, bien entendu, une contrepartie.
L'aménageur, les architectes, les promoteurs, la Ville, les entreprises liées à l'énergie, etc. ont dû redoubler d'efforts pour pousser encore plus loin les techniques d’isolation des bâtiments, concevoir un nouveau système d’eau pompée dans le sol, minimiser l’emprise de la voiture et tester, à grande échelle, les compteurs multifluides du futur. Sans oublier que la précédente municipalité est allée chercher un urbaniste expérimenté, en la personne de Christian de Portzamparc, pour orchestrer l'organisation.
Mais tout est loin d'être encore en place. À quelques semaines de l'arrivée de ceux que l'on peut d'ores et déjà appeler les “pionniers de l'écocité”, comment s’annonce la vie dans ce futur quartier ? Nous sommes allés recueillir l'analyse des acteurs, les premiers retours des habitants à venir, et quelques indiscrétions au passage…
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