EN BREF – Alors que depuis dix ans l’ambroisie prolifère en France, causant dégâts sanitaires et agricoles, il n’existe toujours pas de réglementation nationale pour tenter de juguler cette plante invasive. Aujourd’hui, près d’un habitant de Rhône-Alpes sur quatre est allergique au pollen de cette plante. Un chiffre qui pourrait doubler d’ici 2030, alerte l’association Stop ambroisie qui vient de lancer une pétition.
Arrêtés préfectoraux pas appliqués, plans départementaux inefficaces, proposition de loi retoquée… La lutte contre la prolifération de l’ambroisie à feuilles d’armoise, dont le pollen enquiquine la vie d’un habitant de Rhône-alpes sur quatre, piétine.
Rhône-Alpes est la première région touchée par cette plante invasive venue d’Amérique du Nord dont le pollen est particulièrement allergène. En dix ans, le nombre de personnes allergiques y a doublé. 21 % de la population serait touchée, d’après une étude de l’Observatoire régional de la santé (ORS) Rhône-Alpes.
« Depuis longtemps, nous interpellons les pouvoirs publics de bas en haut de l’échelle, sans succès », souligne Philippe de Goustine, président de Stop ambroisie. Or, dans dix à quinze ans, si rien n’est fait, c’est 40 % de la population qui sera atteinte, avec sa cohorte de symptômes (toux, difficultés respiratoires, asthme…), alerte ce dernier. Pour l’association, la situation sera alors irréversible. C’est pourquoi elle vient de lancer une pétition.
Un amendement à la loi Santé devant le Sénat
Car l’ambroisie n’est pas seulement une menace pour la santé publique. Elle est aussi une menace pour l’économie. Les agriculteurs enregistrent jusqu’à 60 % de pertes sur certaines cultures comme le tournesol, qui pousse en même temps que cette plante invasive.
Une première proposition de loi du député UMP de l’Isère Alain Moyne-Bressand avait été déposée en 2013. Retoquée car jugée trop restrictive. Un second texte a suivi en 2014, englobant plusieurs espèces, végétales comme animales. Au final, c’est un amendement présenté par la députée de la Drôme Nathalie Nieson (PS) qui a été adopté au printemps par l’Assemblée nationale. Un texte qui devra encore passer devant le Sénat cet automne…
Patricia Cerinsek
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