EN BREF – A six mois de la fusion avec Joseph-Fourier et Pierre-Mendès-France, l’université Stendhal s’inquiète de la décision du gouvernement de prélever 2,8 millions d’euros sur son fonds de roulement. Dans une motion, le conseil d’administration demande au ministre de revenir sur sa décision.
L’université Stendhal tire, une nouvelle fois, la sonnette d’alarme. Dans une motion votée à l’unanimité le 21 mai 2015, le conseil d’administration de l’université de lettres et de langues de Grenoble s’élève contre le prélèvement sur son fonds de roulement annoncé par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Car ce sont 2,8 millions d’euros qui devraient être prélevés par le gouvernement sur les 11 millions d’euros du fonds de roulement.
Depuis plusieurs années sur la corde raide, Grenoble 3 multiplie les motions. Elle a été jusqu’à refuser de voter le budget en première lecture en décembre 2014. Aujourd’hui, une nouvelle fois, le conseil d’administration dénonce le désengagement de l’État et une gestion contestable des finances de l’établissement.
45 millions d’euros de travaux prévus
« Loin d’être un signe de mauvaise gestion, le fonds de roulement relativement important de notre université nous est indispensable pour mener à bien les travaux de rénovation de nos locaux, vétustes et non conformes aux normes de sécurité, dans une perspective pluriannuelle inscrite dans nos PPI (Plans pluriannuels d’investissement), en l’absence de crédits suffisants de la part de l’État (rappelons que sur les 19 millions d’euros demandés pour le CPER, nous n’avons obtenu que 7,5 millions) », dénonce le bureau dans un communiqué.
En 2008, une étude a en effet chiffré à 45 millions d’euros le coût des travaux de mise à niveau de bâtiments particulièrement vétustes, datant de la fin des années soixante.
Dotée d’un budget de 50 millions d’euros, l’université grenobloise peine à joindre les deux bouts depuis qu’une loi, la loi LRU en 2007, a consacré l’autonomie des universités. Depuis cette date, ces dernières ont hérité de la gestion de leurs personnels, mais sans moyens supplémentaires pour y faire face. C’est le cas à Stendhal.
En refusant de voter, dans un premier temps, le budget en décembre 2014, le conseil d’administration de Grenoble 3 avait adressé un premier coup de semonce. Sans effet…
Dans un peu plus de six mois, au 1er janvier 2016, Stendhal fusionnera avec les universités Joseph-Fourier et Pierre-Mendès-France pour donner naissance à l’Université Grenoble Alpes. Avec quels moyens ? L’établissement comptait notamment sur son fonds de roulement pour faire face aux 4 millions d’euros que coûtera la fusion.
Patricia Cerinsek