REPORTAGE VIDÉO – La deuxième édition du tournoi de roller derby organisée par le club grenoblois des Cannibal Marmots s’est déroulée durant deux jours, ces 16 et 17 mai, sous la halle Clémenceau. Un sport de contact certes mais aussi une vraie discipline où tactique, vitesse et performance athlétique se conjuguent au féminin, sans pour autant faire dans la dentelle. Chaussez vos patins pour quelques tours de track !
Le premier contact avec le roller derby est quelque peu désarçonnant pour le néophyte ! Des jeunes femmes “lookées”, maquillées, parfois tatouées, aux sourires surprenants – à cause de leurs protège-dents souvent de couleur fluo –, évoluent sur une piste ovale, arnachées de casques, genouillères, protège-poignets et coudes et, bien sûr, de patins à roulettes.
De prime abord, on ne comprend pas bien ce qui se passe, tant cela paraît confus, avec l’impression qu’il s’agit juste d’une bousculade générale quelque peu chaotique. Quasiment impossible, dans ces conditions, de saisir d’emblée la subtilité et la richesse des règles régissant ce sport.
Les matchs se succédant, le spectateur néophyte commence à comprendre leur logique et à se prendre véritablement au jeu, aidé en cela par les speakers qui commentent les actions et expliquent les règles en direct. En fond sonore : du rock’n’roll – normal – et les encouragements du public qui s’est déplacé en masse. Près de 1500 personnes sont en effet venues assister aux dix matchs programmés sur deux jours, ces 16 et 17 mai, sous la halle Clémenceau.
Des noms de guerre uniques
Avec son titre « J’irai jammer sur vos tombes », le tournoi annonçait la couleur en rappelant, avec une certaine malice, l’éthique punk revendicative et irrespectueuse dont est issu en partie le roller derby, tout particulièrement aux États-Unis.
Cette filiation anglo-saxonne se perpétue dans les noms des clubs : Rolling Candies, Death Pouffes ou encore, plus “franglais”, Lutèce destroyeuses pour l’équipe parisienne. Quant aux joueuses, elles portent des noms tout aussi guerriers : Star whore, Chica triche, Odalicious basterd ou encore Che” hyiène. Autant de jeux avec les mots ou avec la phonétique pour des noms uniques – répertoriés dans une liste internationale –, qui ne peuvent être usurpés par d’autres joueuses.
Des règles du jeu complexes
Les règles du jeu sont complexes mais faisons simple ! Les matchs, physiquement très éprouvants, se déroulent durant deux périodes de trente minutes. Chaque équipe est constituée de quatorze joueuses, dont cinq sont sur le track (piste ovale), le temps d’une jam de deux minutes. L’une d’entre elles sera la jameuse, repérable grâce à une étoile sur son casque.
Les jameuses – aidées par leurs coéquipières, les bloqueuses – marquent des points, à partir du second tour, en dépassant le pack formé par les joueuses adverses au cours d’une course-poursuite sans concessions alliant passage en force brute, souplesse et ruse. Le tout au service de la tactique définie par les coachs.
Pour autant, tous les coups ne sont pas permis ! Sont notamment interdits les blocages dans le dos, à la tête et en-dessous des genoux.
L’utilisation des mains, des avants-bras, des coudes, genoux et pieds condamnent à trente secondes de prison la joueuse trop agressive. Et au bout de sept passages en prison, c’est l’expulsion garantie ! Les coachs veillent au grain et font tourner les joueuses présentes sur la piste, afin qu’elles récupèrent ou soignent leurs bosses…
Quant aux sept arbitres en patins et maillots rayés, ils font respecter les règles, tandis que dix autres, à pied, coordonnent le jeu et assurent le comptage des points.
Retour en images sur l’ambiance et quelques phases de jeu.
Réalisation Joël Kermabon
Joël Kermabon
GRENOBLE, SOUTIEN ACTIF DU SPORT FÉMININ
La ville de Grenoble, partenaire de l’événement, a manifesté son intérêt pour l’organisation du tournoi de roller derby grenoblois en mettant la halle Clémenceau à disposition de l’association des Cannibal Marmots. Les élus ont également tenu à réitérer leur soutien au sport féminin en se rendant sur place. Emmanuel Carroz, adjoint à l’égalité des droits et à la vie associative, et Sadok Bouzaiene, adjoint aux sports, nous ont livré les intentions de l’équipe municipale pour le club de roller derby et, plus largement, pour ce qui concerne la pratique des sports féminins à Grenoble.
Réalisation Joël Kermabon